La Galerie Alexandre Roubtzoff propose à partir du 11 au 26 mars 2017 une rétrospective “Gmach, 50 ans de Peinture” à la mémoire du célèbre peintre Sadok Gmach né en 1940 à Tunis.
Le peintre a participé à diverses expositions en Tunisie et à l’étranger depuis 1956. Il a eu des expositions personnelles à Tunis, Genève, Berlin, Francfort, Munich… Il a participé à la formation des groupes artistiques à Tunis: groupe des six en 1964, 11 jeunes peintres en 1964 et groupe 70 en 1968.
Selon Nomen Gmach et Fateh Ben Ameur, auteurs du livre “Sadok Gmach: Cinquante Ans et Plus” publié par le ministère des affaires culturelles, Sadok Gmach n’a cessé de méditer sur la figure humaine, ses formes, ses lignes, ses couleurs et l’imaginaire sur lequel elle s’ouvre. Quand, dans l’atelier de la rue du Caire, ses compagnons Nejib Belkhodja et Lotfi Larnaout, se sont aventurés dans les méandres de l’abstraction, il est demeuré fidèle à sa quête d’une figure idéale. D’emblée, celle-ci s’est désignée stylisée, dans le sens d’épurée, allégée, inscrite dans la planéité et s’affranchissant volontairement de toute sémantique frontale.
A travers plus de cinquante années d’activité créatrice ininterrompues, l’œuvre de Sadok Gmach est marquée par les indices d’une quête, d’un univers figuratif sans cesse renouvelé: un univers qui s’ouvre sans horizon, un univers où l’œil du peintre évolue dans des “non-lieux”.
En effet, selon les auteurs, ces figures s’inscrivent souvent, et particulièrement dans ses œuvres les plus récentes, à travers un entrelacs de formes géométriques uniformes et quasi-abstraites. Dynamiques, ces dernières s’inscrivent tels des cadres où la figure vient se griffer jouant tours et détours.
Quant à la couleur pour Sadok Gmach, elle n’est plus adjective mais sujet. Couleur vécue et vivante, c’est à dire active. C’est à travers elle, et par la méditation de la figure, que l’œuvre se construit faisant de sa peinture un champ sensoriel et mental où se jouent le conscient et l’inconscient. Chaque tableau se veut le lieu de rencontres hautement sensibilisées, esthétisées, de soi et du monde.
Sadok Gmach a développé une iconographie très particulière. Sa manière de composer l’espace à travers les formes, les figures, les couleurs et les signes est reprise dans des structures renouvelées gardant constamment une même essence. Cette constante le définit subjectivement et objectivement faisant de ses œuvres des lieux dépassant rarement les trois plans, ou les trois paliers, des lieux où se jouent et se déjouent le dynamisme et la fixité.
L’exposition se veut une sorte d’immersion dans cinquante années d’expérimentations, d’interrogations, de remise en question. Rien qu’un demi-siècle, un chemin de vie, un fragment d’une histoire, celle d’un homme témoin d’un temps, témoin de son temps. A son image, ses figures continuent à interpeler et à rappeler l’étrange parcours de leur continuelle présence.