C’est avec près d’une heure de retard que le Forum économique de la 14ème édition a démarré, malheureusement sans le ministre de l’Industrie et du Commerce, Zied Laadhari, qui se serait décommandé à la dernière minute. On ignore les raisons.
Autre déception, c’est la non présence massive des opérateurs économiques tunisiens à ce forum dont le thème, rappelons-le, est «le renforcement du partenariat public-privé dans le secteur du bâtiment et des infrastructures en Afrique». Donc, le fait que les hommes d’affaires n’y assistent pas nous a paru à la fois curieux et étonnant.
Ceci étant, les Africains ont fait comme si la salle était pleine. En effet, les représentants des structures en charge du bâtiment de six pays africains ont présentés leurs projets, à savoir la Guinée Conakry, le Cameroun, le Mali, le Niger, la RD Congo et le Burkina Faso.
A noter que le Forum économique a été ouvert par le président de la CPCCAF et également président de la CCI du Togo, Essohouna MEBA, en présence notamment de l’ambassadeur de la Turquie en Tunisie, du conseiller du ministre camerounais de l’Habitat et du Développement urbain, Eban Mve.
Le ministre guinéen de la Ville et de l’Aménagement du territoire, Lousény Camara, n’ayant pas pu faire le déplacement à Sfax, ce sont trois hauts responsables de son département, à savoir Kerfalla Touré, Aïcha Sylla et Moustapha Sylla, respectivement directeur général du Bureau de stratégies de développement de l’habitat, directrice générale adjointe du Fonds national de l’Urbanisme et de l’habitat, et directeur national de la construction du logement et du cadre de vie, qui se sont chargés de présenter aux présents deux projets importants.
Le premier a porté sur «la réalisation de 20.000 unités de logements sociaux en mode PPP par an», alors que le second concerne «la réalisation de la nouvelle ville de Kasonya».
Dans son intervention, le conseiller du ministre camerounais de l’Habitat et du Développement urbain, Eban Mve, a souligné, comme pour inviter les Tunisiens à venir investir, que «le Cameroun est un bon risque, en termes de marché, une superficie de plus de 400.000 KM2, de stabilité, mais aussi de géostratégie (entre l’Afrique occidentale et l’Afrique centrale». Et il ajouté qu’«on aimerait que le mode PPP soit une réalité au Cameroun, car jusqu’à maintenant, en matière d’habitat, c’est l’Etat qui assure tout ce qui est financement».
Cependant, pour que cela soit clair, il n’a pas manqué de préciser la présence d’entreprises chinoises, turques et suisses, essentiellement. Mais il invite les entrepreneurs tunisiens à prendre part à la stratégie nationale de construction immobilière lancée par la présidence camerounaise depuis trois ans.
Pour sa part, le président de la CPCCAF, Essohouna MEBA, a rappelé la forte croissance démographique en Afrique, notamment francophone, alors que le développement des infrastructures ne suit pas, essentiellement dans l’habitat. D’où son appel à l’amélioration du climat des affaires dans le secteur de l’immobilier, préalable à tout développement.
Il a aussi souligné que l’Afrique a besoin de la maîtrise technologique dans le secteur du bâtiment, indiquant que la Tunisie a une longueur d’avance en la matière. D’ailleurs, il pense nécessaire la mise en place d’une synergie entre les opérateurs africains dans ce secteur. Là également, les entrepreneurs tunisiens auront un grand rôle à jouer. Il faut juste avoir de l’audace et de l’ambition.
Car, nous ne le répéteront pas assez, désormais et pour longtemps, l’Afrique est et sera la partie du monde où il faudra aller chercher de la croissance.