L’agriculture de précision a été au centre d’un séminaire organisé vendredi, à Tunis par la Chambre de Commerce Tuniso-Belgo Luxembourgeoise.
Il s’agit d’une agriculture utilisant une technologie de pointe notamment, la proxy-détection (ou la télédétection), permet de réaliser un diagnostic (nature du sol et les niveaux d’humidité, de fertilisation et de croissance de la plante…) et des corrections aux niveaux de l’apport d’engrais, de l’apport en produits chimiques et phytosanitaires pour protéger la plante de ses ennemies, selon les explications du directeur général de l’Institut National Agronomique de Tunisie (INAT) Elyes Hamza.
La Tunisie dispose, aujourd’hui, d’un matériel qui permet d’élaborer et de défoncer le sol à travers la technologie de géo localisation, à savoir des tracteurs autoguidés utilisés dans les opérations de plantation, a-t-il ajouté à l’Agence TAP. Ces tracteurs permettent de planter d’une façon régulière et avec un interligne extrêmement précis. Toutefois, “les professionnels en Tunisie ne disposent pas encore de la technologie de modulation reliée au satellite qui permet de corriger les apports en mètre carré, car c’est une technologie qui coûte cher et qui est adaptée à des exploitations et parcelles de taille relativement importante”, a-t-il précisé.
“Actuellement, ces techniques sont en phase de démarrage et les superficies travaillées avec ces méthodes augmentent car elles permettent un gain de temps, énergies, coûts et de productivité” a-t-il dit.
Le point fort de l’utilisation de la technologie de géo localisation est de travailler correctement au niveau de la parcelle via un bon guidage sur sol nu ou sur sol couvert soit par des plants maraîchers déjà installés ou par des vergers et des arbres.
Cependant, en dépit des progrès scientifiques et techniques réalisés et un potentiel de 5 millions hectares labourables, la Tunisie n’arrive pas à couvrir ses propres besoins pour certains produits et la balance commerciale reste déficitaire a affirmé de son coté, le ministre de l’agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche Samir Taieb .
L’agriculture de précision est en outre destinée essentiellement, aux grandes parcelles alors que 75% des exploitations dans le pays ont une taille inférieure à 10 hectares, a-t-il dit, notant que les agriculteurs ne sont pas suffisamment formés et informés des nouvelles techniques, disposent d’équipements désuets et insuffisants et utilisent très peu de technologies.
Pour l’administrateur de la Chambre de Commerce Tuniso-Belgo Luxembourgeoise Karim Feriani, le développement de l’agriculture de précision et la valorisation de la prévision sont confrontés à des problèmes de communication et de changement des mentalités. Les agriculteurs qui n’ont pas eu une formation et une expérience en la matière sont les plus ouverts au changement, a-t-il fait remarquer.