L’Indicateur synthétique de perception du climat des affaires (IPCA) est en recul pour la deuxième année consécutive.
Si elle n’est pas en berne, la satisfaction des entreprises par rapport au climat des affaires est en recul. En effet, selon les premiers résultats de l’enquête compétitivité 2016 de l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (ITCEQ), l’Indicateur synthétique de perception du climat des Affaires (IPCA) est en recul pour la deuxième année consécutive. Il s’établit cette année à 58,7 contre 60,7 l’année précédente et 62,9 en 2014.
Créé en 2007, l’IPCA a intégré pour la première fois l’indicateur social qui vient s’ajouter à dix autres (infrastructure, ressources humaines, procédures administratives et système judiciaire, cadre macroéconomique et règlementaire, fiscalité et charges sociales, pratiques dans le marché, financement bancaire, corruption, situation sécuritaire et situation politique).
La baisse de l’IPCA enregistrée en 2016 est imputable à la dégradation de cinq sous-indicateurs. Mesurés sur une échelle de 0 à 100 (la meilleure perception), ces sous-indicateurs sont tous en dessous de l’indicateur global: financement bancaire (56,9), corruption (53), situation sécuritaire (51,8), situation sociale (43,2), et situation politique (41,6).
Quatre autres sous-indicateurs sont un peu mieux perçus: fiscalité et charges sociales (64), procédures administratives et système judiciaire (63,5), pratiques dans le marché (60), et cadre macroéconomique et réglementaire (59,9). Mais la palme va à l’infrastructure (76,5) et aux ressources humaines (74,8).
Cependant, à y regarder de plus près, on s’aperçoit que la perception qu’ont les entreprises du climat des affaires est un peu plus nuancée qu’il n’y paraît, du moins concernant certains indicateurs.
Ainsi, à propos de la situation politique, la portion d’entreprises y voyant un facteur aigu de blocage a légèrement baissé par rapport à 2015, passant de 53 à 51%. Alors que reste stable (à 22%) la part de celles pour qui cela constitue un «obstacle moyen» et augmente (de 25 à 27%) le nombre de celles qui y voient un «obstacle simple».
De même, la question de la corruption suscite des réactions paradoxales. D’un côté, les entreprises sont plus nombreuses (55% en 2016, contre 49% en 2015) à estimer que ce phénomène s’est aggravé au cours de l’année écoulée, et ne sont plus que 7% (contre 9%) à penser qu’il a reculé et 38% (contre 42%) à considérer qu’il n’a pas changé.
De l’autre, 25% des 1.200 dirigeants d’entreprises sondés affirment avoir fait l’objet de demandes de pots-de-vin ou de cadeaux de la part de fonctionnaires, en léger recul par rapport à 2015 (29%). Mais si ces sollicitations baissent (raccordement au réseau d’assainissement, douane) dans certains cas, elles se stabilisent (services publics, inspection et contrôle et raccordement au réseau de la STEG) voire augmentent (obtention d’autorisation de bâtir, raccordement au réseau de la SONEDE et au téléphone fixe) dans d’autres.
Enfin, la même image contrebalancée se retrouve en ce qui concerne les intentions d’investir ou pas. Les entreprises sont plus nombreuses (37% contre 34%) à affirmer avoir l’intention de le faire à moyen et long termes, moins nombreuses à ne pas savoir quoi faire (49% contre 52%) et 14% -comme en 2015- à exclure toute possibilité d’investissement.