La Fédération nationale du cuir et de la chaussure a tiré, lundi 13 mars, la sonnette d’alarme, avertissant de la menace de disparition de cette industrie, en raison des importations anarchiques et de la détérioration de l’industrie locale.
Le vice-président de la Fédération et président de la Chambre nationale des fabricants de chaussures, Akrem Belhaj, a affirmé lors d’une conférence de presse tenue au siège de l’UTICA, que l’industrie de fabrication des chaussures est confrontée à plusieurs problèmes dont le dumping de la part des marchés turc et chinois.
En effet, le nombre d’usines de chaussures et du cuir a baissé de 420 en 2010, à 260 en 2017, alors que 60 entreprises sont au bord de la faillite.
De même, les postes d’emplois qui étaient entre 60 et 70 mille en 2010 ont chuté à seulement à 36 mille postes en 2017.
Belhaj a appelé le gouvernement à combattre la contrebande dans le secteur du cuir et chaussures, et à mettre fin à l’importation de ces produits dans les lots de la friperie, en appliquant la loi régissant le secteur du commerce.
De son coté, le vice-président de la Chambre nationale des fabricants de chaussures, Nabil Ben Sassi a évoqué la dégradation du système de formation dans l’industrie du cuir, comme en témoigne la faible affluence sur les centres de formation et partant la régression de la main d’œuvre spécialisée dans cette industrie.
Ben Sassi a affirmé que les usines du cuir et les artisans sont dans l’incapacité d’appliquer l’accord signé entre l’UGTT et l’UTICA pour une augmentation des salaires de 6% dans le secteur privé.
Pour sa part, le président de la Chambre Syndicale Nationale des Tanneurs, Ezzeddine Moussa, a appelé à lutter contre l’exportation illégale du cuir brut, indiquant que certaines tanneries exportent le cuir sans l’obtention du certificat technique du Centre National du Cuir et de la Chaussure.
L’année dernière, les exportations des industries du cuir et de la chaussure ont atteint 1000 millions de dinars contre des importations estimées à 800 millions de dinars.