Des experts en médias et communication, des journalistes, des professeurs universitaires et des représentants de la société civile prennent part, pendant deux jours, au premier dialogue Euromed des médias dont les travaux se sont ouverts mercredi à Tunis.
Organisée à l’initiative du Syndicat national des journalistes tunisiens, du syndicat tunisien des médias, de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme et de la fédération tunisienne des directeurs des journaux, la rencontre soumet à la réflexion plusieurs thèmes d’actualité dont les médias et la transition politique, la sécurité des journalistes dans les zones de conflit et la déontologie journalistique post-révolution.
La discrimination envers la femme et la ségrégation des minorités religieuses dans les médias occidentaux à travers la crise des réfugiés en Europe sont aussi des thèmes qui seront discutés lors de ce dialogue euro-méditerranéen visant essentiellement la promotion du secteur médiatique.
Intervenant à cette occasion, Néji Bghouri, président du SNJT a souligné que la réforme du secteur médiatique est une condition sine qua non pour la réussite de la transition démocratique en Tunisie dénonçant le retard pris dans le processus de réforme depuis la Révolution.
Dans ce contexte, Bghouri a fait observer que les organisations actives dans le domaine de la liberté de la presse ainsi que les composantes de la société civile sont déterminées à lutter contre toutes les tentatives de mainmise sur les médias et sur les espaces de liberté de presse et d’expression.
Bghouri a plaidé pour la révision des législations relatives à la liberté de la presse citant notamment la loi sur l’accès à l’information qui devra garantir une presse libre et influente. Le président du Snjt a appelé à tirer profit des expériences des pays des deux rives de la méditerranée dans ce domaine.
Par ailleurs, Bghouri a jugé indispensable de garantir la protection des journalistes, menacés d’enlèvement et de mort.
De son côté, Amel Mzabi, présidente du syndicat tunisien des médias a souligné la nécessité de favoriser un terrain de dialogue fructueux entre tous les intervenants dans le secteur et d’élaborer une nouvelle stratégie de promotion du secteur fondée sur un cadre législatif et un système de formation efficients.
Pour sa par, le ministre chargé des Relations avec les instances constitutionnelles, la société civile et les droits de l’homme Mehdi Ben Gharbia a souligné, dans son intervention prononcée au nom du chef du gouvernement Youssef Chahed, le soutien du gouvernement d’Union nationale au secteur des médias et son engagement à promouvoir une presse libre qui diffuse un dialogue de tolérance et d’égalité.
” Les médias ont aujourd’hui un rôle important à jouer dans la lutte contre l’extrémisme à travers la diffusion d’un dialogue rationnel, ouvert et tolérant qui prône l’égalité et les droits de l’homme “, a-t-il dit.