Quand les journalistes abattent les frontières pour construire un espace méditerranéen dédié à la défense de la liberté de la presse.
Mercredi 15 mars 2017, les Etats généraux de la presse des pays du pourtour méditerranéen ont été réunis, pour la première fois. Cette initiative on la doit aux efforts conjoints des trois syndicats nationaux, des journalistes, des maisons de presse, des directeurs de journaux ainsi que de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme.
La profession considère que l’expérience tunisienne a abouti à l’émanciper de toute mainmise, évitant de tomber entre les mains des partis et des lobbies. L’honneur de la profession est sauf, il reste que son immunité exige que l’on se mette en réseau au-delà des frontières. Le progrès ne vaut que s’il est partagé de tous.
Les journalistes des pays du pourtour entendent se mettre en réseau. La liberté de la presse doit être une cause universelle. C’est le gage de l’émancipation du journalisme de toutes tentatives de domination, de mise au pas, de subordination, en un mot de déviance éthique.
Le IVème pouvoir, un rempart de la démocratie
Le journalisme tunisien a été traversé par bien des courants d’influence. Mais la profession, dans son ensemble, a su résister au pouvoir, à l’argent, à l’idéologie et à la pensée dominante. Elle a endigué le débat pour le préserver de l’extrémisme, empêchant qu’il verse dans l’exclusion. Le résultat des courses est que le débat est resté ouvert, libre, pluriel et contradictoire. En soi, l’expérience tunisienne a connu une trajectoire victorieuse.
Ayant triomphé des démons de la récupération, elle a besoin d’acquérir les moyens de son immunité. L’argent public, seul, doit intervenir pour garantir une presse libre, démocratique et républicaine. Les journalistes. Ce sont les soldats de la liberté et les gardiens de la démocratie. Les journalistes tunisiens ont endigué le débat national le protégeant qu’il s’électrise.
La presse, dans notre pays, a été un antidote parmi d’autres, on en convient, mais l’un des plus efficaces empêchant que le pays bascule, un certain été 2013, dans la guerre civile. Nous avons la faiblesse de croire que la profession a fait le lit du dialogue politique, préservant l’intégrité de la nation.
La presse aurait été le quatrième pilier qui a empêché que l’édifice institutionnel s’effondre, alors qu’il était lézardé et tiraillé de toutes parts. Ayant sauvé les meubles, la profession voudrait améliorer le cadre juridique qui la concerne, faire progresser le professionnalisme et se donner les moyens matériels de son indépendance.
Tous nos vœux de succès à cette initiative.