“Les banques islamiques ambitionnent de détenir, à l’horizon 2022, 15% des actifs bancaires, contre 6,5% en 2016, et c’est ce qui va permettre de soutenir l’économie tunisienne et d’attirer davantage les capitaux étrangers”, a affirmé samedi, Mahdoudh Barouni, expert financier en finance islamique.
Et d’ajouter, en marge d’une table ronde organisée par l’Association tunisienne de la finance islamique sur “l’effet des législations sur le développement des services financiers en Tunisie “que les banques islamiques sont incapables de réinvestir l’excédent des dépôts, expliquant que la loi N°48 de l’année 2016 adoptée en juillet 2016, va permettre aux banques islamiques de la place (Al Baraka, Zitouna Bank et El Wifak ) et les banques étrangères désireuses investir en Tunisie de trouver des fenêtres spécialisées en Finance islamique.
Barouni a fait, par ailleurs, remarqué que des mécanismes de contrôle seront mis en place, dès la finalisation des textes législatifs et procéduraux régissant le secteur de la finance islamique, affirmant que ces mécanismes visent à soutenir l’emploi et le développement dans le pays et à favoriser la migration du secteur informel vers le formel, réduisant ainsi les marges de l’économie parallèle.
Pour sa part, la présidente de l’Association tunisienne de la finance islamique, Amel Amri, a appelé à les autorités à mise en place d’un texte législatif permettant d’assurer l’équité des chances en matière de concurrence entre les banques islamiques et celles classiques.
Elle a estimé, par ailleurs, que “l’engagement de la banque islamique à l’application des principes de la charia a porté atteinte à l’intérêt de son client, étant donné que ce dernier n’est pas concerné, par exemple, par le programme du premier logement, décidé par le gouvernement, puisque la banque ne peut travailler avec les intérêts”.
“De même, ces banques ne sont pas autorisées à financer l’acquisition des terrains agricoles, puisqu’elles se présentent comme des sociétés de participation et la loi tunisienne interdit à tout étranger de s’approprier de terres agricoles”, a-t-elle ajouté.
Amri a estimé, également, que le législateur tunisien doit prendre en considération la spécificité des banques islamique.