La vie de l’ancien et premier président de la République tunisienne, Habib Bourguiba, a fait l’objet d’un nouvel ouvrage, intitulé, “Les deux dernières décennies de Bourguiba… souvenirs d’un journaliste”, écrit par Kamel Chatti, ancien directeur du bureau régional de l’agence Tunis Afrique Presse (TAP) à Sousse et la région du Sahel et qui avait également occupé le poste de correspondant de l’agence au Palais présidentiel de Carthage.
Cet opus de mémoire composé de 144 pages est édité en mars 2017, une date symbolique qui coïncide avec la fête nationale de l’indépendance, célébrée le 20 mars. Loin de certains aspects personnels, cet ouvrage est incontestablement un précieux document sur la vie mouvementée d’un leader politique et d’un homme d’exception qui avait édifié la Tunisie post indépendance (1957-1987). Il retrace une partie du chemin et la période glorieuse d’un leader dont l’éviction du pouvoir par son successeur (Zine El Abidine Ben Ali), l’avait condamné à vivre dans l’oubli du palais de Skanes, dans sa ville natale Monastir, où il avait résidé jusqu’à sa mort, le 06 avril 2000 (1903-2000).
“Dans les années quatre-vingt, Kamel Chatti, alors jeune journaliste, avait comme tous ses collègues suivi de près l’époque du printemps des médias tunisiens. Il nous livre aujourd’hui, les coulisses de la vie du président Bourguiba dans ses moindres détails, officiels et même ceux les plus intimes”, écrit Tahar Belkhouja, ministre de l’Information sous Bourguiba, de 1980 à 1983, dans la préface du livre.
Dans le texte d’introduction, l’’éditeur “Berg édition”, présente “un livre réalisé par un diplômé issu de deux approches différentes de l’enseignement supérieur en Tunisie, la Littérature arabe sur les sièges de la Faculté des Lettres et des sciences humaines et les bancs de l’Institut de presse et des sciences de l’Information (IPSI) où il avait appris la déontologie de l’écriture journalistique basée sur l’objectivité”.
D’après l’éditeur, ce livre dévoile au lecteur “les dessous de la vie de Bourguiba l’Homme, à partir de son vécu et sa fréquentation de ce leader durant la dernière décennie de sa vie politique. L’auteur révèle aussi “les coulisses de son métier de journaliste et la souffrance des journalistes en l’absence de liberté d’expression”, lit-on encore.
L’auteur parle aussi de son expérience professionnelle au sein de l’agence TAP, une institution où il avait eu à côtoyer Bourguiba au Palais de Carthage, sur huit mois de la fin des années 70 et par la suite sur 10 saisons estivales à Monastir où le leader passait ses vacances d’été de 1978 à 1987.
Des photographies prises par le photographe Bahri Soussi argumenté de témoignages de Chatti figurent dans cet ouvrage de mémoire qui témoigne de la richesse du parcours de ce journaliste d’agence.
Des légendes sont écrites sous chacune des photographies historisant les étapes vécues par Chatti, partant du “premier rendez-vous avec le domaine du journalisme”, en passant par son passage au palais présidentiel “en route vers le palais de Carthage” et “quand j’ai découvert Bourguiba”. Les visites d’Etat et les principales personnalités politiques de l’époque sont aussi présentes dans ce récit de mémoire où figure “Bourguiba et Kadhafi”, “Bourguiba limoge Mohamed Mzali”, “Bourguiba et la vieillesse” “Bourguiba et Zine El Abidine Ben Ali”, jusqu’à la fin d’un règne de plus de 30 ans où on voit un ” Bourguiba hors du pouvoir”.