Le département du Tourisme et de l’Artisanat présentera au gouvernement, fin mars, un projet de plan national de développement de l’artisanat pour le prochain quinquennat 2017-2021, d’un budget de 50 millions de dinars (MDT), a annoncé, mardi, la ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Salma Rekik Elloumi.
Concrètement, ce plan propose 6 décisions urgentes: l’annulation des dettes de 35 mille artisans, l’interdiction des importations des produits artisanaux et leur commerce sur le marché local, l’intensification du contrôle, la garantie de l’approvisionnement en matières premières, la facilitation de l’intégration des diplômés du supérieur dans les ateliers artisanaux, la conclusion de contrats entre les artisans et commerçants pour commercialiser les produits artisanaux, et la réalisation de la stratégie régionale de l’artisanat pour quatre gouvernorats au Sud Tunisien (Médenine, Gabés, Kébili et Tataouine), a indiqué Ahmed Gdoura, représentant du bureau d’études chargé de l’élaboration du projet de plan.
D’après lui, le plan artisanat cible les activités artisanales domestiques, artisans privés, petites entreprises artisanales, dont le nombre s’élève à 30 mille et aux entreprises artisanales structurées, soit 1509 entreprises.
30.000 emplois prévus par le plan
Une fois mis en place, ce plan permettra la création de 30 mille emplois contre 300 mille actuellement, a indiqué le responsable.
Il aidera aussi à restructurer les entreprises artisanales, réaliser une moyenne de revenu de l’artisanat de 8.000 dinars en 2021, augmenter la contribution du secteur au PIB à 8% en 2021 contre 5% actuellement et promouvoir les acquisitions des touristes, en produits artisanaux, à 100 euros par touriste et celles du consommateur Tunisien à 42 dinars par individu.
En ce qui concerne les exportations, le plan vise à doubler leur part, soit de moins de 2% actuellement à 4% en 2021 et de raccourcir les circuits de commercialisation des produits, tout en garantissant une communication directe entre l’acheteur et l’artisan.
Pour la ministre du Tourisme, le plan permettra également d’assurer la mise à niveau des établissements publics relevant de son département, en particulier, l’Office national de l’artisanat (ONA) et le Centre technique du tapis et de tissage (CTTT).
Pour un secteur qui souffre depuis une vingtaine d’années d’une crise profonde, “il s’agit d’avoir un artisanat moderne, un ensemble économique et social cohérent, avec une identité forte, sous-tendue par des valeurs, des traditions et orienté vers la qualité et la créativité”, selon le premier draft du projet, présenté mardi, à Tunis, lors d’un séminaire.
Le président de la Fédération Nationale de l’Artisanat (FNA), Salah Amamou, estime, pour sa part, que le plan est général “ne représente pas les demandes réelles des artisans”. Des ateliers de concertations ont été déjà ouverts mardi pour voir les avis des divers intervenants du secteur.
“C’est à l’Etat d’assurer la commercialisation des produits artisanaux, d’ouvrir des espaces de vente en Europe et en Afrique et de transformer les matières premières avant de les présenter à l’artisan”, ajoute le premier responsable de la FNA.