Un cadre légal pour une assurance obligatoire contre les dangers des catastrophes naturelles sera étudié lors du 14ème forum de Carthage de l’assurance et la réassurance qui se tient du 26 au 28 mars 2017 à Tunis, sur le thème “le rôle du secteur de l’assurance dans la couverture de dangers des catastrophes naturelles et changements climatiques”, avec au programme l’examen des expériences des autres pays dans ce domaine.
Ce cadre légal, qui prévoit une approche de partage de risques avec l’Etat et les assurés, est à même de préserver le patrimoine foncier national de la Tunisie, de soutenir les efforts de l’Etat dans la reconstruction, suite aux dégâts causés par les catastrophes naturelles et de permettre une intervention en temps réel, lors d’une catastrophe”, a précisé la PDG de Tunis Ré, Lamia ben Mahmoud.
Une étude, en cours d’élaboration par Tunis Ré, a montré que la Tunisie sera exposée, au cours des prochaines années, à hauteur de 46% aux risques des inondations, d’où l’impératif d’identifier un système de gestion des catastrophes naturelles qui permet d’alerter aux dangers naturels et de mettre en place des mesures préventives adéquates, d’autant plus que la Tunisie ne dispose pas d’un système de gestion des risques.
L’étude a montré que les pays en développement, à l’instar de la Tunisie, ont une faible contribution, en matière d’assurance des catastrophes naturelles, soit un taux qui ne dépasse pas 3%, par rapport au total des pertes assurées. En contre partie, ce taux est de l’ordre de 45% dans les pays développés, alors que les pays en voie de développement, à faible et moyen revenu, sont les plus exposés à ces dangers. Les pertes issues des catastrophes naturelles leur coûtent 7% de PIB.
Deux propositions tunisiennes examinées…
De son côté, Lasaâd Zarouk, président de la Fédération tunisienne des sociétés d’assurance (FTUSA), a indiqué, que les expériences dans la gestion des risques sont multiples, notant que pour la Tunisie, deux propositions seront examinées.
Il s’agit soit d’instaurer un système national d’assurance obligatoire, à travers l’intégration des primes d’assurances, dans les factures de la STEG ou la SONEDE, lesquelles seront ensuite transférées aux sociétés d’assurance, ou bien d’instaurer des primes facultatives pour les individus et obligatoires pour l’Etat.
Nécessité de diversifier les produits d’assurance…
La ministre des Finances, Lamia Zribi, a relevé que la diversification des produits d’assurance s’inscrit dans le cadre des réformes du domaine de l’assurance, d’autant plus qu’une intensification des catastrophes naturelles sera observée au cours des prochaines années, soulignant le rôle des sociétés d’assurances dans la mise en place des solutions et scénarios de prévention et de lutte contre les changements climatiques.
Le secrétaire général de l’Union générale arabe des assurances (UGAA), Abdelkhalek Raouf Khalil, a indiqué que la gestion des risques par les sociétés d’assurance et réassurance suppose l’identification des risques et la prévision des impacts des catastrophes pour aider les gouvernements à la prise de décisions conscientes et étudiées.
L’Union générale arabe des assurances examinera avec les sociétés d’assurance tunisiennes, au cours de son congrès général qui se tiendra en 2018, de nouveaux produits d’assurance utiles pour le citoyen Tunisien et arabe, a-t-il précisé.
Les catastrophes naturelles ont touché 40 millions de personnes dans la zone MENA
Selon un rapport réalisé en 2014 par la Banque mondiale (BM) et le Programme des nations unies pour le développement (PNUD), 40 millions de personnes dans les pays du Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont souffert de ces catastrophes, avec des pertes pour leurs économies de l’ordre de 20 milliards de dollars ( plus de 45 milliards de dinars).
Le rendez-vous de Carthage d’assurance et de réassurances est une manifestation arable annuelle organisée à Tunis par la Fédération tunisienne des sociétés d’assurances (FTUSA) en collaboration avec UGAA et Tunis Ré.