La Chambre syndicale des conditionneurs d’huiles alimentaires, relevant de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), aurait appris, avec étonnement, de l’existence d’une nouvelle initiative législative du député Mongi Harbaoui. C’est ce qu’on lit dans un communiqué de la Chambre.
Cette initiative viserait, selon les conditionneurs d’huiles alimentaires, à interdire le nouvel usage des bouteilles en verre en circuit actuellement sur le marché pour la distribution des huiles végétales, des boissons gazeuses et autres.
Le député a justifié son initiative par le souci de préservation de la santé du citoyen consommateur, estimant que ces bouteilles réutilisées pourraient être polluées et constituer, de ce fait un danger pour la santé des consommateurs, souligne le communiqué.
Le député affirme que l’interdiction du nouvel usage des bouteilles en verre et leurs remplacements par des bouteilles en plastique n’aura pas un grand impact sur le prix de vente des matières qui y sont emballées, dans le sens où, selon lui, l’augmentation ne dépasserait pas les 10%.
Partant de ces données, la Chambre syndicale des conditionneurs d’huiles alimentaires exprime, d’abord, son étonnement d’une telle initiative, et ce d’autant plus que celle-ci est fondée sur des critères erronés.
Ensuite, elle affirme que les usines de production des huiles végétales et des boissons gazeuses utilisant ce genre de bouteilles usagées sont régulièrement contrôlées par une commission composée de représentants de 7 ministères. Cette commission vérifie, sans cesse, la qualité du produit et sa conformité aux conditions sanitaires, sachant que la plupart des usines adhèrent au régime de la haute qualité ISO.
La Chambre syndicale des conditionneurs d’huiles alimentaires rappelle que les bouteilles usagées sont distribuées sur le marché tunisien depuis plus de 30 ans sans que la moindre signalisation ne soit faite quant à un quelconque impact sur la santé du consommateur, et ce selon une étude effectuée par le ministère de l’Industrie.
La Chambre précise, en outre, que les bouteilles usagées sont en vigueur dans la majorité des pays avancés et par les grandes sociétés internationales parce qu’elles sont écologiques et de moindre coût que les autres types de bouteilles, notamment celles en plastique.
Plus encore, une éventuelle interdiction des bouteilles usagées entraînerait une hausse du coût de revient de l’ordre de 50%. Ce qui impacterait lourdement le prix de vente des produits et, par voie de conséquence, le pouvoir d’achat du consommateur.
La Chambre émet aussi des doutes quant aux raisons réelles de cette initiative qui ne servira, ni de près ni de loin, l’intérêt du consommateur et des entreprises économiques utilisant ces bouteilles.
Tout ceci pour dire que la Chambre refuse, de façon catégorique, cette proposition, dénuée de tout sérieux et de tout intérêt pour le citoyen et pour les entreprises. Elle souhaite que le député révise son initiative après avoir pris connaissance de toutes ces considérations exactes et bien avérées.