Les défenseurs de l’environnement et autres activistes de la société civile dans la région de Nabeul estiment que l’interdiction, depuis début mars 2017, des sacs en plastique à usage unique dans les grandes surfaces et l’incitation à l’utilisation de sacs oxo-dégradables ou à multiples usages constituent un éveil de la conscience environnementale en Tunisie.
Car ces sacs en plastique d’origine fossile fabriqués à base de pétrole, une fois utilisés, finissent dans les décharges ou dans le milieu naturel où ils ne se dégradent qu’après plus de 400 ans. Et pour la présidente de l’Association tunisienne de protection de la nature et de l’environnement (ATPNE) de Korba, Houda Boufayed, “les produits plastiques contiennent des phtalates, lesquels sont des produits chimiques dérivés utilisés comme plastifiants pour rendre souple les produits plastiques et ces produits sont toxiques”.
Parmi les effets néfastes des phtalates sur la santé humaines, l’augmentation de la résistance à l’insuline et la baisse des hormones sexuelles en plus de la pollution de l’air, du sol et de la l’eau. La mauvaise gestion des sacs en plastique pourrait aussi endommager les systèmes d’assainissement.
Elle explique que ces sacs ultrafins sont facilement emportés par le vent et dispersés dans les rues, sur les plages et partout, ce qui défigure le paysage urbain et porte atteinte à l’esthétique du milieu.
L’incinération anarchique de ces produits est également dangereuse pour la santé, car elle dégage des émissions de gaz dangereux et contribuent au réchauffement climatiques, a encore déclaré à l’agence TAP, la présidente de l’association.
Dans le milieu marin, ces sacs quand ils sont jetés à la mer, ils atteignent les profondeurs et peuvent causer la mort de millions d’espèces marines, dont les tortues qui ingèrent parfois le plastique jeté dans le milieu marin ce qui cause leur mort.
D’après elle, cette décision ne sera pas d’un grand impact sur les industriels, car elle ne concerne que les sacs ultrafins à usage unique. “Les usines opérant dans cette activité auront le temps de se mettre à niveau et de produire des sacs biodégradables et amis de l’environnement”.
De son côté, la présidente de l’Association “Amis de la nature et de l’environnement” de Menzel Temim, Asma Zemzem, a reproché aux structures chargées de l’environnement et de valorisation des déchets, l’absence de systèmes de collecte et de recyclage des sacs en plastique, d’où le risque de leur propagation dans la nature.
Elle a indiqué que l’apparition, d’une manière remarquable, de la méduse sur les plages du Cap Bon durant les dernières années revient aux rejets des sacs en pastique dans la mer.
L’écologiste est convaincue que les alternatives existent. “Pour moins de risques sur la santé du consommateur, II y’a les paquets en papier et en toile”, suggère-t-elle, ajoutant que les associations et les médias doivent jouer un grand rôle dans la sensibilisation à la nécessité de protéger l’environnement.