“La Tunisie gagnerait à promouvoir davantage le potentiel de son marché, qui demeure peu connu par les principaux acteurs de la City, et à profiter de la nouvelle donne qu’offrent la transition tunisienne et le Brexit, pour intensifier ses relations et échanges avec ses partenaires britanniques” tel était le principal message de Louise De Sousa, Ambassadeur de Grande-Bretagne en Tunisie, lors d’une rencontre tenue, lundi, avec les médias nationaux.
Cette rencontre qui intervient en préparation de la visite en Tunisie, du lord-maire de Londres, Andrew Parmeley, programmée pour les 10 et 11 avril 2017, a aussi, porté sur les opportunités de coopération entre les deux pays, qu’ouvre une telle visite notamment dans le domaine financier, ” là où réside le plus grand potentiel de coopération entre les deux parties ” selon De Sousa.
Les contextes ont changé…
Elle a par ailleurs rappelé que “depuis la dernière visite en Tunisie de l’ancienne lord-maire de la City de Londres, Fiona Wool, en 2014, le contexte a beaucoup changé, du coté tunisien comme du coté britannique. En Tunisie, le focus est actuellement mis sur la relance économique. En Grande-Bretagne, c’est le processus de sortie de l’Union européenne qui est à l’ordre du jour. Et cette nouvelle donne offre énormément d’opportunités de coopération entre les deux pays, en dehors des contraintes qui pesaient auparavant sur les relations Tunisie-UE “.
Elle a également fait savoir qu’Andrew Parmeley sera accompagné, outre Fiona Wool, d’une délégation d’entreprises britanniques, dont deux opérant dans le domaine de paiement mobile et digital, une troisième dans le secteur de l’énergie, une quatrième dans le domaine du conseil et qui a manifesté un intérêt particulier pour le marché africain, ainsi qu’un fonds d’investissement spécialisé dans l’énergie.
La visite d’Andrew Parmeley sera marquée par un important accord
L’ambassadeur de Grande-Bretagne a ainsi souligné que le focus sera mis, lors de cette visite, sur le secteur financier et l’énergie, avec une approche favorisant l’innovation et la technologie. Cette visite sera couronnée par la signature d’un protocole d’entente entre le ministère britannique des Affaires étrangères, le ministère tunisien des Finances et la Banque centrale qui servira de cadre global pour la future coopération entre les deux pays dans le domaine financier.
Ce protocole servira également, de cadre pour un projet de coopération avec la Banque Mondiale pour l’assistance technique au ministère des Finances en matière de modernisation du secteur Financier mais aussi d’un projet de coopération avec la Banque Africaine de développement, pour promouvoir l’entrepreneuriat et l’investissement privé.
Un programme de formation pour la douane tunisienne
Il prévoit encore un programme de formation pour les agents et officiers de la douane en matière de planification stratégique et un appui technique aux cadres de la Banque Centrale en matière de stabilité financière. Il couvrira un projet de coopération, qui sera finalisé, au cours de cette semaine, avec la Bourse de Tunis, visant à faciliter l’accès des PME, aux financements non bancaires ( Bourse, Private Equity…).
Toujours selon De Sousa, la visite de la délégation britannique s’inscrit dans le cadre du suivi des résultats de la conférence Tunisia 2020, rappelant que l’approche britannique, lors de cette conférence, n’était pas de faire des dons, mais de faciliter l’accès aux financements privés, et d’inciter la partie tunisienne à promouvoir davantage son offre en matière d’investissement auprès des principaux acteurs de la City et à exposer les avancées en matière de facilités accordées aux investisseurs.
Un rappel a été fait aussi, à propos des deux projets de coopération retenus dans le cadre de cette conférence, à savoir le projet de mise en place d’un hôpital à Gabès qui enregistre un avancement avec l’allocation du terrain nécessaire par l’Etat, et celui de construction d’un hôpital à Béja qui attend toujours d’être débloqué.
Le suivi des accords est nécessaire
De Sousa a aussi insisté sur la nécessité d’assurer le suivi des accords et des projets conclus, faisant remarquer que “ce suivi fait parfois défaut en Tunisie “.
Interrogée sur les raisons empêchant le décollage souhaité des relations tuniso-britanniques qui demeurent en-deçà des attentes et du potentiel de coopération existant, De Sousa a affirmé que ” le montant du budget alloué à la Tunisie a beaucoup évolué depuis la révolution et que le staff de l’ambassade est passé de 5 avant la révolution à 30 actuellement, ce qui dénote de l’intérêt accordé à la coopération bilatérale “.
Et d’ajouter ” avec le nouveau contexte aussi bien en Tunisie qu’en Grande Bretagne, je pense que notre stratégie de coopération est désormais plus claire. On ne veut pas dupliquer ce que les autres pays sont en train de faire aussi, mais plutôt avoir notre propre apport dans les domaines où nous sommes les plus compétitifs à savoir le secteur financier, l’énergie, les nouvelles technologies… ”
La sécurité du pays passe avant tout…
Au sujet de la décision de la Grande-Bretagne d’interdire les ordinateurs portables et tablettes en cabine sur les vols en prévenance d’un certain nombre de pays arabe dont la Tunisie, De Sousa a précisé que “cette interdiction s’inscrit dans le cadre de la stratégie sécuritaire globale de son pays et qu’elle ne cible pas la Tunisie d’une manière particulière. Cette décision est “motivée par l’importance des menaces terroristes qui pèsent sur le transport aérien, mais elle n’aura pas d’effet sur les relations de coopération entre les deux pays”.
De Sousa, qui dit comprendre “le mécontentement et les préoccupations des Tunisiens face à cette interdiction”, a indiqué que “les autorités de son pays restent favorables à une révision de ces mesures, si la situation s’améliore et si les menaces terroristes s’atténuent”.
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