L’absence d’une pré-programmation claire entre les agriculteurs producteurs de tomates destinées à la transformation et les industriels ainsi que la hausse du coût et le manque de main d’œuvre comptent parmi les principales problématiques présentées lors d’un atelier organisé, mercredi, à Korba (gouvernorat de Nabeul) sur “les perspectives futures de la filière des tomates saisonnières destinées à la transformation”, à l’initiative de la Fédération régionale des tomates à Nabeul et le Groupement des industries de conserves alimentaires (GICA).
Les producteurs de tomates ont souligné la difficulté de travailler avec un contrat de travail entre les agriculteurs et les industriels, appelant à identifier un mécanisme efficace pour enraciner la culture de contrats de production et de les rendre obligatoires entre les deux parties.
Il s’agit, également, d’établir, chaque année avant le lancement de la saison, une programmation participative entre les différents intervenants et de fixer les besoins du marché intérieur ainsi que ceux de l’exportation.
Ils ont souligné l’impératif de procéder au paiement selon la qualité et d’organiser les structures des collecteurs, regrettant l’inexistence de la mécanisation qui est devenue un impératif vu l’absence de main d’œuvre. Ils ont aussi appelé au contrôle des appareils de pesage dans les unités de transformation.
Le président de la Fédération régionale des tomates à Nabeul Mohamed Ben Hassen a évoqué les problématiques des centres de collecte des tomates, notamment le non octroi par ces derniers aux producteurs de tomates de factures de réception du produit ainsi que la nonchalance lors du règlement des montants qu’ils leur doivent, mettant l’accent sur l’importance d’identifier des mécanismes obligeant les différentes parties à respecter et appliquer le cahier des charges élaboré à cet effet.
Le secrétaire d’Etat à la production agricole Omar Behi a indiqué que quatre unités de transformation des tomates procéderont, dès la prochaine saison estivale, au paiement des tomates destinées à la transformation selon la qualité, soulignant l’impératif de contrôler les appareils de pesage et indiquant qu’une commission contrôlera les méthodes de pesage.
L’action, a-t-il dit, sera focalisée sur l’organisation de centres de collecte des tomates, dans le cadre de la loi et la transparence, tenant compte des réclamations des agriculteurs et industriels. Il a fait remarquer, dans ce contexte, que le GICA œuvrera à mettre en œuvre les contrats de production afin d’assurer le gain pour les deux parties.
Behi considère que les superficies réservées aux tomates et estimées à environ 14 mille hectares pour la saison 2017 sont importantes et à même de couvrir les besoins du marché intérieur, en plus du stock disponible depuis l’année précédente.
Le chef du département de la production végétale au commissariat régional au développement agricole, Fayçal Loussif, a indiqué que les superficies de plantation des tomates saisonnières, dans la région, s’élèvent à 5 mille hectares, au cours de la saison actuelle, à l’instar des années précédentes.
Il a ajouté que la régression des superficies, depuis 2009, revient à la hausse du coût et la réticence des agriculteurs à planter les tomates, ce qui a entraîné la baisse de la contribution de la région de 65% à 25%, dans la production nationale de tomates.