Mohamed Megdiche, président de l’Association tunisienne de la zakat (ATZ), a déclaré que les fonds pouvant être collectés chaque année de la zaket (terme utilisé en finance islamique désignant l’obligation pour un musulman de donner chaque année un montant donné de sa richesse personnelle par charité) sont estimés à 3,5 milliards de dinars.
Lors d’une conférence de presse tenue, tenue jeudi 6 avril à Tunis, Megdiche a indiqué que la quatrième conférence scientifique sur la zakat se tiendra, les 11 et 12 courant, sur le thème “Zaket des sociétés et économie solidaire”.
Il a ajouté que les fonds de la Zaket provenant des sociétés cotées en bourse constituent la plus grande partie du montant estimatif qui serait collecté chaque année, faisant savoir que les fonds de la zaket contribueront à l’effort de développement. Ils permettront, a-t-il dit, de trouver des alternatives au financement des microprojets lancés, notamment, par les petits agriculteurs et les pêcheurs ainsi qu’en matière de création de projets en faveur d’une large catégorie de demandeurs d’emploi.
La Tunisie a besoin, selon Megdiche, d’une institution de la zaket qui sera placée sous la tutelle de l’Etat et ce à l’instar de la plupart des pays islamiques. Il s’agit, a-t-il dit, d’une demande pressante des chefs d’entreprises, faisant savoir que son association a élaboré un projet de loi portant création d’une institution de la zakat, lequel projet a été approuvé par le mufti de la République qui l’a soumis à la présidence du gouvernement en décembre 2016.
Cette institution, a-t-il dit, aura pour mission de contrôler la gestion des ressources des associations et des structures gouvernementale qui proviennent de la Zakat, soulignant que le manque de confiance dans la gestion de cet argent demeure la principale problématique. “En effet, une grande partie du peuple tunisien est encore ébranlé par la mauvaise gestion de l’ancien fonds national de solidarité 26-26”, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, Megdiche a fait savoir que la 4e conférence internationale annuelle vise à mieux faire connaître le rôle de l’institution tunisienne de la Zakat et à permettre d’intégrer l’argent provenant de la Zakat dans l’économie.
Quant au conseiller du ministre des Affaires sociales chargé des affaires culturelles, Mohamed Ahmed Gabsi, il a mis l’accent sur la nécessité d’ancrer la culture de la zakat et d’assurer une meilleure transparence sur son mode de gestion afin de contribuer à la promotion de l’économie solidaire.