Morched Garbouj, président de l’association SOS Biaa (sauver l’environnement), a pointé le problème du manque de ressources financières des municipalités tunisiennes et de la centralisation de la gestion des affaires environnementales au niveau des organisations nationales (ONAS, APAL, Anged…).
“Il faut qu’il y ait un changement surtout avec l’organisation des élections municipales, et ce, en confiant les affaires environnementales (gestion de déchets, des eaux usées…) aux municipalités, tout en leur assurant des budgets plus importants, ce qui permettra de remédier au dysfonctionnement constaté en matière de gestion environnementale, à l’instar des grandes économies, telles que la France, le Japon, les USA et l’Angleterre”, a-t-il souligné.
S’exprimant vendredi, lors d’un workshop sur le thème “Services municipaux et environnementaux: état de l’environnement avant les élections municipales”, Garbouj a fait savoir que “40% des eaux usées en Tunisie sont hors normes”, alors que plus de 60% de la facture de SONEDE payée par le citoyen sont versés au profit de l’ONAS.
Il a par ailleurs, cité le rapport sur l’état de l’air “State of global Air Report 2017″, publié récemment, a révélé que ” mis à part les régions du Nord-Ouest, la qualité de l’air en Tunisie est inacceptable”.
Dans ce même cadre, un représentant du ministère des Affaires locales et de l’environnement, a signalé l’existence de dépassements importants pour la plupart des paramètres physico-chimiques analysés, à Sebkhat Essijoumi, et ce, en se référant aux résultats de 3 campagnes d’échantillonnage (réalisées en 2016), pour évaluer l’état environnemental de cette dernière.
Il a mis en garde, ainsi, contre les effets néfastes de cette pollution sur la santé humaine, surtout que la sebkhat est située à quelques kilomètres de la région de Sidi Hassine qui compte environ 180 mille citoyens
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Le président de l’association de la protection de la ville de Hammam-Lif, Ridha Achour, a appelé à mettre en application les dispositions de chapitre 7 de la constitution, lequel stipule que “le pouvoir local est fondé sur la décentralisation”.
Rappelant que l’article 132 de la constitution (chapitre 7) prévoit que “les collectivités locales sont dotées de la personnalité juridique, de l’autonomie administrative et financière, et qu’elles gèrent les intérêts locaux conformément au principe de la libre administration”, il a réitéré de clarifier les prérogatives des municipalités et de les renforcer par des compétences locales qui savent les problèmes réels de leurs régions et peuvent en remédier.