L’Assemblée de représentants du peuple (ARP) a entamé, lors d’une séance plénière tenue, mardi, au Palais du Bardo, la discussion du Plan de développement quinquennal 2016-2020 proposé par le gouvernement Chahed.
Mais d’ores et déjà, certains députés se sont montrés critiques à l’égard dudit plan qui, selon eux, ne ne répond pas aux demandes des régions et attentes des citoyens. C’est le cas notamment d’Imed Ouled Jebril (Nidaa Tounes) pour qui ce plan est une continuité de la politique de promesses vaines, appelant à expliquer les politiques générales dans le domaine du développement en mettant l’accent sur la résolution des problèmes fonciers et en permettant aux jeunes de louer les terres agricoles domaniales.
Dans ce contexte, Maher Medhioub (Mouvement Ennahdha) a indiqué que l’adoption d’un plan quinquennal ne répond pas à l’étape, recommandant d’avoir une vision économique fondée sur l’encouragement des initiatives privées des jeunes.
Pour Rabha Ben Hassine, “le plan est une tentative du gouvernement de faire participer les députés à l’atténuation des protestations dans les régions car ce dit projet ne comporte pas de projets prioritaires dans les régions”.
Adnane El Hajji (Indépendant) a, pour sa part, souligné que les protestations en cours dans les gouvernorats du Kef et de Tataouine sont une réponse à l’engagement factice du gouvernement d’appliquer le principe de la discrimination positive entre les régions, ajoutant que le plan proposé ne résout pas les problèmes du chômage et de la pauvreté dans les régions.
Le ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, Mohamed Fadhel Abdelkefi, a déclaré, en réponse aux interventions des députés, que le plan a alloué 45 milliards de dinars pour la réalisation des projets de développement dans les différentes régions sur un total de 75 milliards de dinars au profit des projets proposés au plan régional. 70% des allocations permettront de financer des projets dans les régions intérieures en adoptant l’indicateur du développement régional, a-t-il poursuivi.
Il a fait remarquer que l’exécution du projet de développement peut être actualisée, précisant que le gouvernement peut introduire des changements au niveau des projets réalisés chaque année d’application du plan, conformément à la loi de finances.
Ce plan vise à consolider le développement dans les régions les plus défavorisées, à instaurer la gouvernance locale et régionale, à développer l’infrastructure de base dans les régions intérieures, à moderniser le système de financement du développement régional et à compter sur l’économie verte comme garante du développement durable.
L’objectif est également de réaliser un taux de croissance de 3,5% au cours des années d’exécution du plan et de réduire le taux de chômage à 12% en 2020.