Si l’on en croit une étude du think tank américain, The Atlantic Council, 660.000 véhicules au Maroc et en Tunisie rouleraient avec de l’essence de contrebande en provenance de l’Algérie.
Dr Ian Ralby, l’auteur dudit rapport, accuse les autorités tunisiennes et marocaines de n’avoir pas suffisamment “combattu“ ce phénomène. Il parle même de “complicité de certaines institutions publiques dans les pays concernés“.
Selon le Guardian, il a souligné que «le problème est resté invisible pendant de nombreuses années, les gens ne reconnaissant par le trafic d’hydrocarbures en aval comme un problème. C’est une affaire de plusieurs milliards de dollars qui touche de nombreuses personnes dans le monde».
Concernant l’Algérie, d’un côté, et la Tunisie et le Maroc, de l’autre, Ralby affirment que «les acteurs du trafic contrôlent un vaste et riche réseau de distribution. Cela leur permet de blanchir les revenus tirés notamment du secteur de l’immobilier, autour des zones frontalières».
Par exemple en Tunisie, la contrebande représenterait 30% de la consommation nationale, soit 3 millions de litres par jour. C’est énorme.
Mais le carburant algérien n’est pas le seul touché par ce phénomène, puisque le document cite également le pétrole libyen qui «… est illégalement transporté vers les ports pétroliers de l’Union européenne. Uniquement en 2012, l’UE aurait perdu 4 milliards d’euros, en raison de ce commerce illicite. Il faut dire que dans ce cas, la contrebande d’essence est favorisée par l’instabilité politique qui a suivi la mort du guide libyen, Mouammar Kadhafi».