L’instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC) a estimé que le projet de loi sur l’instance de la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption, soumis par le gouvernement au parlement, “ne répond pas aux aspirations visant à instaurer un système efficace de lutte anticorruption, piloté par une instance constitutionnelle dotée des moyens matériels et humains requis”.
Dans une déclaration rendue publique vendredi, l’INLUCC a exhorté les députés à procéder à un amendement substantiel du projet de loi en vue de conférer l’efficience requise à la lutte anticorruption conformément aux dispositions de la constitution et à l’esprit ayant accompagné l’examen et l’adoption de la loi organique sur la dénonciation de la corruption et la protection des dénonciateurs.
L’INLCC s’est, par ailleurs, dit préoccupée par la faiblesse des fonds alloués par le gouvernement à l’instance de la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption, estimant qu’elle “risque de compromettre ses programmes et sa mission, notamment, en cette phase délicate dans laquelle la lutte anticorruption constitue une priorité absolue”.
La Commission parlementaire de l’organisation de l’administration des affaires des forces armées en charge du projet de loi en question a auditionné les représentants de la société civile et de la cour des comptes, ainsi que le président de l’INLUCC.
Elle a, également, auditionné hier jeudi, le ministre de la relation avec les instances constitutionnelles et des droits de l’Homme, Mehdi Ben Gharbia.
Lors de son audition par ladite commission parlementaire le 5 avril dernier, le président de l’INLUCC, Chawki Tabib, avait fait état “de tendance visant à saper l’indépendance de l’instance de la bonne gouvernance et de lutte contre la corruption en la plaçant sous le contrôle du pouvoir judiciaire”.