Mohamed Zine el-Abidine, ministre des Affaires culturelles, a déclaré que les acteurs en charge du secteur culturel dans les pays arabes sont confrontés à plusieurs défis liés à la lutte contre la violence et l’extrémisme, avec de faibles budgets alloués au secteur.
Il a fait ce constat au cours d’une conférence internationale sur le thème “Quel rôle pour la culture dans la prévention de la violence et de l’extrémisme”, ouverte lundi au siège de l’Organisation arabe, pour la culture, l’Education et les Sciences (Alecso).
Le ministre des Affaires culturelles a indiqué que “les budgets ont pour fondement une approche qui considère la culture comme un simple appoint, voir un luxe”, allant jusqu’à admettre l’échec des politiques culturelles arabes dans la consécration des valeurs de citoyenneté et des stratégies d’action culturelle”.
Il s’est prononcé pour “une révision du modèle politique culturel et la consécration des budgets à même d’aboutir à une culture humaine efficiente et constructive émanant des valeurs de la civilisation arabo-islamique dont l’héritage scientifique et le patrimoine ont constitué un point de départ pour les siècles de lumières en Occident”.
Il a mis l’accent sur “l’importance d’agir dans un contexte de culture participative qui associe le citoyen partant de son droit à s’exprimer librement, pour que les sociétés arabes ne sombrent pas de plus en plus dans l’extrémisme et la violence”.
Mohamed Abdelbari Al Qodoussi, directeur général-adjoint de l’Alecso, a fait valoir de son côté, que “le traitement radical du terrorisme à la racine dépends de la réforme de l’éducation, des institutions culturelles, religieuses et sociales”.
Il a estimé que l’adhésion des jeunes au terrorisme “a été la conséquence d’années d’une éducation et d’un enseignement arriérés ainsi que de la faiblesse de la formation religieuse dans la nation arabe”.
“Il serait indispensable d’établir une feuille de route claire qui balise le chemin vers la mise en place d’une stratégie régionale de lutte contre la violence et l’extrémisme reposant sur la promotion de la culture dans les pays arabes”, a-t-il proposé.
Organisée les 17 et 18 avril par l’Alecso en partenariat avec la société de l’appel islamique international (WICS – World Islamic call society), la conférence a été marquée par la présence de Salah Salim Fakheri, président du Comité de direction de cet organe islamique.
Fakheri a parlé des causes qui ont abouti à l’escalade de la violence et de l’extrémisme dans les sociétés arabes.
A son avis, “l’injustice sociale, la marginalisation, la confiscation de la liberté d’expression, la poigne de fer des appareils sécuritaires et les potences dressées sur les places publiques ainsi que la mainmise des pays étrangers sur les pays arabes, l’imposition de gouvernements et les bombardements sont parmi les causes de la recrudescence de la violence et de l’extrémisme dans les sociétés arabes”.
Présente à la conférence en compagnie de 30 élèves de son école, Nabiha Salhi, directrice de l’école de base de la Cité El Khadra à Tunis, a estimé que l’institution éducative n’est pas en mesure de combattre ce phénomène de violence et d’extrémisme répandu dans les rangs des écoliers, en l’absence d’activités culturelles, à l’instar des clubs de musique, de théâtre et de littérature.
Les travaux de la conférence qui reprendront mardi sont axés sur des thèmes liés à la violence, à l’extrémisme et au terrorisme dans le but de tracer une stratégie éducative, culturelle et scientifique qui aidera à faire face à ces fléaux ravageurs dans les pays arabes.