Le bureau exécutif de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a appelé le gouvernement, lundi 17 avril, à engager un dialogue “sérieux” avec les protestataires en vue de parvenir à des solutions “concrètes” et à accélérer la mise en place d’une stratégie anticipative à même de développer les régions marginalisées.
“Il ne faut pas attendre à chaque fois les protestations pour satisfaire les revendications sociales”, prévient l’UGTT dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion du bureau exécutif présidée par son secrétaire général, Nourredine Taboubi, et consacrée à l’examen de la situation générale dans le pays.
Tout en exprimant son soutien aux différents mouvements populaires pacifiques organisés sur fond de revendications socio-économiques, la centrale a mis en garde contre toute tentative visant à profiter de ces mouvements pour “semer le trouble afin de servir les intérêts de certains réseaux corrompus et de régler des comptes politiques”.
Par ailleurs, le bureau exécutif a relevé l’existence de nombre d’indicateurs présageant une grave crise politique accompagnée d’une montée de la tension sociale, critiquant “vivement” le non respect par les autorités concernées du document de Carthage.
“L’instabilité de la situation politique est de nature à affaiblir tous les efforts et à déstabiliser l’expérience tunisienne en matière de transition démocratique”, lit-on de même source.
L’UGTT a appelé le gouvernement à prendre des mesures urgentes de lutte contre la contrebande, l’évasion fiscale et la monopolisation du marché et à “faire face à ceux qui s’en prennent au pouvoir d’achat et à la santé des Tunisiens” et ce en combattant la flambée des prix, la circulation des produits dangereux et les importations sauvages qui saignent le capital en devises du pays.
Elle a en outre réclamé d’application sans délai des accords conclus en matière de majorations salariales dans le secteur privé, les accords sectoriels dans la fonction publique et le secteur public ou encore ceux relatifs à l’augmentation du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG).
“Toute réforme des systèmes de sécurité sociale, de la fonction publique et des institutions et entreprises publiques doit passer par une implication effective de l’UGTT”, prévient le communiqué, mettant l’accent sur l’impératif d’assurer le droit d’accès à l’information conformément aux dispositions du contrat social et du souci d’égalité sociale devant la loi.
Le bureau exécutif de l’UGTT recommande en outre de “tempérer” avant la promulgation de la loi sur la réconciliation économique et de lancer des concertations “sérieuses” avec toutes les parties concernées.
Il adresse par ailleurs ses “remerciements aux structures syndicales et à tous les enseignants du système de base et secondaire pour la confiance accordée au bureau exécutif de l’UGTT et pour la responsabilité nationale qu’ils lui ont accordée afin de sauver l’Education, la réformer de manière radicale et garantir au pays une éducation nationale progressiste, démocratique et éclairée dans le cadre d’un ministère bien gouverné, qui respecte les éducateurs et veille à garantir un climat social sain”.