Pour Mourad Hattab, dépréciation du dinar et réserve en dettes “auront des répercussions directes surtout sur le service de la dette (la somme des dépenses de l’Etat consacrée au remboursement des intérêts de sa dette), qui va s’accroître d’une manière très sensible, en 2017, de 12 voire de 13%, ce qui va entraîner le creusement davantage du déficit des finances publiques en Tunisie”.
La dépréciation du dinar aurait des conséquences, également, sur les déficits jumeaux (courant et commercial), qui seront amplifiés encore, puisque le rythme des importations est beaucoup plus soutenu que celui des exportations.
Dans ce cadre, Hattab fait savoir que le déficit commercial consolidé en termes de régime général s’élève, à fin 2016, à 20,7 milliards de dinars.
“Toute cette situation va mener à une inflation galopante qui touchera tous les produits de consommation, surtout que la Tunisie est devenue un pays importateur par excellence de tous ses besoins”, a-t-il estimé, rappelant que la valeur des importations a atteint, à fin 2016, 42 milliards de dinars.
Par conséquent, la situation sera marquée par la régression de la consommation publique et privée (en raison de la hausse des prix), d’où la baisse des liquidités, de l’investissement et par conséquent le blocage de la création de nouveaux postes d’emploi.
D’après lui, “tout cela se traduira par une pauvreté beaucoup plus généralisée, des crises sociales et une crise systémique sectorielle qui touche tous les domaines d’activités”.