Expert, Khabir, toute une terminologie qui fleurit ces temps-ci sur nos écrans de télé, et des fanfarons qui fanfaronnent à longueur de journée, répètent à satiété «y a qu’a», «fait pas», «les chiffres sont erronés», «les chiffres parlent d’eux-mêmes»; ça se dit, se répète et ça critique à tout vent. Ils sont tous atteints d’une maladie qui devient chronique chez nous, la «hammamothose», maladie qui touche ceux qui parlent pour ne rien dire et n’ont jamais travaillé de leur vie!
Leur profil est quasi similaire: surdiplômé des grandes écoles françaises, parfois titulaires d’un doctorat ou d’un PHD, les cheveux sur-gominés, la taille fine, la barbe rasée de près et le regard brillant d’intelligences… Vas-y que je profère des «grands mots», des phrases à rallonge incompréhensibles du commun des mortels, et la ligne est invariable: critiquer le pauvre responsable qui est au front, qui se bat contre les grèves, la crise, les prix, le FMI et une machine qui s’est grippée depuis quelques temps.
Certains ont un pied dans un parti et l’autre dans un autre parti, leur majorité voyage en classe affaires, sont de toutes les réceptions, sont souvent adulés par certaines ambassades qui aiment leur multilinguisme et parfois leur culture plurielle voire leur attachement à leur nouvelle mère patrie.
La majorité d’entre eux n’a jamais dépassé le péage de MORNAG, vous parle de la TUNISIE profonde qu’ils prétendent connaître dans le détail, des solutions miracles qu’il envisage et surtout des erreurs commises par ceux qui sont en place! Lesquels ont souvent un seul tort c’est de travailler, et quand on travaille on fait des erreurs, n’est-ce pas messieurs les experts.
J’ai constaté souvent que beaucoup d’entre eux ont la mémoire courte voire très courte et semblent oublier qu’ils sont le fruit d’un système éducatif qui les a formés et en a fait des experts; ces experts qui, aujourd’hui, critiquent ce système. Mais si vous leur demandez s’ils ont des solutions à court et même a moyen terme, ils vous répondent en chœur :
- «faut établir une stratégie à long terme»;
- «faut revoir les paramètres du développement et créer des modèles adéquats qui tiennent compte des contraintes exogènes et endogènes»;
- «les options prises ne tiennent pas compte de la structure socioéconomique de la région et les opportunités de développement existent mais ne sont pas mises en valeur par absence de vision du gouvernement en place»;
- «y a dichotomie entre les choix adoptés et les nécessaires révisions stratégiques»;
D’ ailleurs, les mots –stratégie, modèles, révision, critères, développement- reviennent toujours dans leurs palabres et leurs assertions verbeuses. Je ne constate qu’une chose, c’est leur multiplication comme les mauvaises herbes sur un champ mal entretenu, et je me dis quand et qui va finir par déverser le bon désherbant pour les faire taire et nous laisser travailler.
Et à notre corps défendant, il y a très peu de femmes parmi ces gens-là. Il faut dire que les femmes font tout pour sauver le pays des griffes de tous ces agresseurs patentés! Merci mes sœurs.