L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a adopté, au cours d’une séance plénière, mercredi 19 avril, deux contrats de garantie de l’Etat de deux prêts au profit de l’Office national de l’assainissement (ONAS).
Le premier contrat de garantie concerne un accord de prêt conclu entre le gouvernement tunisien et l’Agence française de développement (AFD) d’un montant de 60 millions d’euros, soit environ 147 millions de dinars. Ce prêt sera remboursé sur une période 20 ans dont 7 ans de grâce avec un taux d’intérêt variable qui sera fixé lors du décaissement de chaque tranche.
Le deuxième contrat de garantie entre le gouvernement tunisien et la Banque européenne d’investissement (BEI) concerne un montant de 69,6 millions d’euros, soit près de 167 millions de dinars qui seront remboursés sur 20 ans dont cinq années de grâce avec un taux d’intérêt de 1,32% ou variable (Euribor 6 mois plus 46 points de base).
Les deux prêts seront consacrés au financement de la première tranche du programme d’assainissement visant à éradiquer la pollution en Méditerranée moyennant la mise à niveau des réseaux d’assainissement, l’amélioration de leur rendement et la généralisation des services d’assainissement dans le cadre d’un projet devant se pousuivre sur cinq ans (2017-2021).
Les éléments de ce programme de mise à niveau comportent 10 stations d’assainissement côtières (Oued Melian, Jedaida, Korba, Kélibia, Sousse Est, Msaken, Monastir, Houmt Souk, Djerba et Sidi Mehrez), ce qui permet de lever la capacité de réception de ces stations à environ 74 mille mètres cube.
Il vise également à aménager les réseaux d’assainissement dans les gouvernorats de Tunis, Ariana, La Manouba, Ben Arous, Nabeul, Sousse, Kairouan, Mahdia, Monastir, Gabes, Médenine, Tataouine et Tozeur, à étendre le réseau dans ces gouvernorats et à renforcer les capacités techniques et de gestion de l’ONAS.
Le ministre des affaires locales et de l’environnement Riadh Mouakhar a déclaré, dans sa réponse aux interrogations des députés, que la dégradation de l’environnement dans le pays contribue à la déperdition de près de 2,7 % du PIB, annonçant que son département lancera à partir de juin 2017 un programme exceptionnel de propreté pour aider les municipalités à collecter les déchets, avec la participation de l’Agence nationale des services municipaux et les sociétés privées.
Ce programme vise à renforcer les moyens des délégations spéciales dans le domaine de la collecte des déchets, d’autant plus que les capacités des délégations spéciales, dans ce domaine ne dépassent pas 8 mille tonnes contre des quantités des déchets de 11 mille tonnes par municipalité.
Mouakhar considère qu’il est possible d’améliorer le taux de conformité des eaux traitées localement aux normes internationales (40% actuellement), soulignant que la faiblesse de la gouvernance et l’obsolescence du réseau des stations d’assainissement ont impacté négativement les prestations de services.
Il a précisé que le ministère prendra en charge les services d’assainissement dans environ 33 nouvelles villes avant la fin de 2020.