L’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) a exprimé, jeudi 20 avril, sa profonde inquiétude quant à la dépréciation significative de la valeur du dinar, enregistrée au cours des deux derniers jours, précisant que cette situation représente un réel danger aussi bien pour l’économie tunisienne que l’entreprise économique.
L’organisation patronale a indiqué, dans un communiqué, publié jeudi, que la baisse de la valeur du dinar aura des répercussions très négatives sur l’investissement, la compétitivité des entreprises, l’inflation et le déficit de la balance commerciale.
L’UTICA a, également, souligné que la régression du dinar impactera l’endettement et le service de la dette ainsi que les grands équilibres financiers du pays, outre la caisse générale de compensation (CGC), étant donné que la plupart des produits de base sont importés.
L’organisation patronale a estimé que la stabilité en général et celle de la politique de change en particulier sont considérées comme étant des facteurs fondamentaux impactant la compétitivité des entreprises et la réalisation du développement.
Elle a, en outre, considéré que la politique monétaire, y compris la révision de la valeur de la monnaie nationale, nécessite une concertation avec les parties concernées et doit se faire sur la base d’une vision économique et des orientations claires.
L’organisation patronale a ajouté que toute révision de la politique monétaire doit être accompagnée de procédures permettant d’éviter la perturbation de la scène économique et financière.
“Face aux déclarations des différents acteurs confirmant la poursuite de l’effondrement de la valeur du dinar, qui ont déjà provoqué un état de confusion et de peur parmi les Tunisiens et en particulier les entreprises”, l’UTICA appelle le gouvernement et la Banque centrale de Tunisie (BCT) à expliquer les raisons ayant conduit à cette situation et les plans qui seront adoptés pour mettre fin à la baisse de la valeur de la monnaie nationale, qui menace la pérennité de l’entreprise tunisienne, sa compétitivité et sa capacité à investir et à créer des emplois, ainsi que le niveau de vie du citoyen tunisien.
L’économiste économique et membre du Centre de Prospective et d’Etudes sur le développement, Mourad Hattab, avait déclaré à l’Agence TAP que le dinar n’a cessé de se déprécier, ces dernières années, par rapport au cours des devises étrangères de référence (l’euro, le dollar et le yen).
Il a ajouté que l’euro s’est échangé, le 19 avril 2017, à 2,55 dinars et que la situation va s’aggraver davantage et que la valeur de l’euro atteindra 3 dinars, durant les prochains mois.