Une journée printanière, un ciel dégagé et une légère fraîcheur habituelle submergent la vision et éveillent les sens créatifs les plus enfouis d’artistes, mondialement reconnus, venus se ressourcer de leur passion pour les arts, sous l’horizon bleu du golfe d’Hammamet. L’événement est le symposium méditerranéen d’art contemporain qui se tient du 5 au 30 avril, et placé sur le signe “Les Jardins méditerranéens d’arts contemporains”.
Dans une partie des grands jardins fleuris aux “Orangers”, l’artiste irakien Ali Rachid, curateur et directeur artistique de l’événement est en plein travail sur l’une de ses œuvres. Dans ce coin entre verdure et vaste horizon du calme méditerranéen qui fut longtemps fédérateur pour la création plastique, l’artiste natif du pays du Tigre et de l’Euphrate et résidant aux Pays-Bas depuis déjà près de 23 ans est le commissaire d’exposition qui aura lieu samedi 28 avril à Dar Sébastien.
Des ateliers de peinture à ciel ouvert dirigés par trois artistes et une nouvelle expérience est en train de voir le jour sur la baie de Hammamet qui abrite le 3ème Symposium méditerranéen d’art contemporain. Un événement artistique de taille qui se tient dans trois lieux de création et dans trois disciplines.
De la peinture aux jardins des Orangers, de la gravure dans l’atelier de l’artiste plasticien Baker Ben Fradj avec l’artiste suédois, d’origine irakienne, Madhar Ahmed, et de la sculpture, dans l’atelier dirigé par Abdelaziz Krid au centre culturel international de Hammamet (CCIH).
Le Symposium est organisé par le centre culturel international de Hammamet, l’association d’Art contemporain (AAC) et l’association “Chemins des civilisations Croisés”.
Wided Othmani, chargée de communication, a signalé que ce symposium international constitue un moyen de promotion de l’image de la Tunisie en tant que destination de création, d’inspiration et de créativité.
Lors d’une conférence de presse vendredi à Dar Sébastien, Ali Rashid a indiqué que “cette manifestation est une expérience qui trouve ses racines depuis plus de 20 ans dans l’art plastique avec pour but de s’ouvrir sur un nouveau dialogue visuel entre artistes qui habituellement travaillent dans un cadre plus individualiste”. Ce partage artistique et intellectuel crée, à son avis, “une sorte de démocratie, d’intimité dans un domaine d’art plastique qui était en dehors du cercle plus isolé”.
Baker Ben Fredj a présenté l’atelier de gravure qui “fait son entrée pour la première fois dans ce symposium” en ayant recours à des matériaux qui respectent l’environnement. Et d’expliquer “Le travail se fait dans un atelier vert qui repose sur l’usage de nouvelles techniques de matériaux biologiques non toxiques (ancre, huiles..)”.
Initialement orientée vers la peinture, la plasticienne tunisienne Nadia Zouari s’associe à cet atelier de gravure, comme nouveau médium de création dans cette expérience unique dans son genre menée par Madhar Ahmed, grand défenseur de ce procédé de gravure sur du zinc, cuivre et bois.
Une trentaine d’artistes -peintres, graveurs et sculpteurs- participe à ces ateliers qui se veulent un véritable lieu de création mais aussi un espace de connaissances et d’échanges entre artistes venant de différentes cultures: Tunisie, Irak, Japon, Mexique, Suède, Pays Bas, Canada, Jordanie, Bulgarie, France, Azerbaidjan, Maroc, Espagne, Chine.
Dans les différents coins de l’atelier de sculpture, le soleil embrasse les silhouettes de jeunes et anciens sculpteurs à l’oeuvre. Chaque oeuvre est travaillée minutieusement avec du marbre à la blancheur éclatante. Déjà certaines pièces sont achevées dont deux géantes sculptures en forme de goutte d’eau réalisées par l’artiste japonais Yoshin Ogata.
Cet événement sera médiatisé également par la presse internationale, dès lors que des délégations de journalistes européens devront arriver à partir de samedi 22 avril 2017… En attendant, les organisateurs ambitionnent de faire de ce lieu un musée à ciel ouvert dans le circuit des jardins spacieux de Dar Sébastien… et aller ainsi sur les traces de l’ancien propriétaire, George Sébastian, qui en début du siècle dernier, a fait de ce lieu chargé d’histoire, un point de rencontres pour des artistes comme le trio Paul Klee, August Macke et Louis Moilliet…un espace devenu par la suite un fédérateur de la création artistique dans la station balnéaire de Hammamet, un cadre privilégié pour les touristes comme pour les artistes.