“La création du Conseil national des Tunisiens à l’étranger fait l’objet d’un conflit entre le ministère des Affaires sociales et celui des affaires étrangères”, a déclaré vendredi soir à Paris le député du mouvement Ennahdha, Houcine Jaziri, lors de la 3ème rencontre entre les Tunisiens en France et les élus à l’Assemblée des représentants du peuple pour la circonscription France nord.
Jaziri a affirmé que ces divergences bloquent la mise en place dudit Conseil malgré la promulgation de la loi stipulant sa création.
La rencontre a été organisée par l’Association des Tunisiens des Grandes Ecoles ATUGE-France.
Elle a été l’occasion de débattre avec Houcine Jaziri et Karima Taggaz (mouvement Ennahdha), Mohamed Ghannem (Afek Tounes) et Khawla Ben Aicha (al-Horra) de plusieurs sujets qui préoccupent la diaspora tunisienne à Paris, dont l’actualité nationale tunisienne, les protestations sociales et leur impact sur la stabilité politique et économique.
Le député Mohamed Ghannem a indiqué que “la Tunisie a besoin d’actions concrètes et d’engagement pour relancer son économie”. Il a souligné que l’adoption de la loi de relance économique a été reportée à la semaine prochaine en raison des discordes.
Khawla Ben Aicha a rappelé l’importance du projet de loi portant création de l’instance de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption, actuellement en cours d’examen. La députée a évoqué les retards d’application des lois votées par l’ARP.
Houcine Jaziri a également rappelé les acquis réalisés au profit des Tunisiens à l’étranger dont l’annulation de l’autorisation du père pour les enfants voyageant avec leurs mères. Il a évoqué les avancées en matière de sécurité tout en exprimant son refus des débordements policiers contre les étudiants qui ont eu lieu récemment. “Je ne suis pas content de la loi des urgences économiques “, souligne Jaziri, estimant que ” cette loi accordera plus de pouvoir à l’exécutif “.
Karima Taggaz a rappelé le problème de la corruption en Tunisie et l’importance de la loi adoptée pour y faire face.
Le débat a globalement porté sur des sujets d’actualité dont le Conseil supérieur de la magistrature, la dépréciation du dinar tunisien ainsi que les problèmes récurrents auxquels sont confrontés les Tunisiens à l’étranger à l’instar de la hausse des prix des billets sur les compagnies de transport nationales, la corruption de la douane et les retards des vols.