L’arrêt immédiatement de l’importation des matériaux de construction en attendant la révision des cahiers de charge et une meilleure restructuration des différentes filiales du secteur, la lutte contre l’importation informelle et le renforcement du contrôle technique des produits, provenant de l’étranger ainsi que l’amélioration de la formation de la main d’œuvres, telles sont les principales revendications affichées mardi, par la Fédération nationale du bâtiment (UTICA) lors d’une conférence de presse tenue à Tunis, sur la situation du secteur.
Kamel Mansour, représentant de la Chambre d’articles sanitaires relevant de la fédération a, ainsi critiqué, l’exonération des produits sanitaires (finis) d’importation de taxes douanières tout en imposant aux industriels une taxation de 5% sur l’ensemble des matières premières importées et nécessaires pour la fabrication de leurs produits.
“Au moment où on accable les professionnels tunisiens par des taxations et des impôts supplémentaires, on laisse la porte grande ouverte aux importateurs pour inonder notre marché par des produits, dont une grande partie est de mauvaise qualité”, a-t-il dit, soulignant que le volume des importations formelles des produits sanitaires s’est multiplié par 3 durant ces dernières années. Par conséquent, nos sociétés ne parviennent plus à commercialiser leurs produits a-t-il ajouté précisant que la valeur de leur stock dépasse actuellement, les 100 millions de dinars.
“Nous appelons l’Etat à nous soutenir afin de pouvoir assurer la pérennité de nos activités et préserver les milliers d’emploi fournis par cette industrie, a-t-il indiqué, notant que la part du secteur secondaire en général est passée de 24% du PIB durant les années 90, à 16% actuellement. L’industrie tunisienne riche d’un passé de plus de 50 ans, a nécessité des centaines de millions de dinars d’investissement et a permis la création des centaines de milliers d’emploi. Nous devons la préserver à travers, notamment, la mise en application des clauses de sauvegarde dans les différents accords d’échange conclus entre la Tunisie et ses partenaires”.
A cet égard, le vice-président de la Fédération, Mohamed Ali Lakhdher, a appelé à l’activation des articles 18, 19 et 20 de l’accord de libre-échange entre les Etats de l’association européenne de libre-échange et la Tunisie, lesquels prévoient des mesures de sauvegarde, au cas où les importations provoquent un préjudice grave aux producteurs nationaux des produits similaires.
Le secteur du bâtiment compte 450 sociétés structurées et 150 sociétés non structurées, offrant plus de 40 mille emplois directes et 450 mille emplois indirects. Cette activité représente un volume d’investissement de l’ordre de 814 millions de dinar.