Selon une recherche présentée lors d’une conférence tenue, mercredi, à Kasserine, sur la gouvernance de l’eau, plus de 200 ha de terre agricole dans la région sont irriguées aux eaux usées et industrielles, en l’absence quasi-totale de contrôle.
La même recherche réalisée, début 2017, par l’universitaire Raoudha Gafrej (spécialiste en génie hydraulique et climatique), en collaboration avec des structures publiques et privées, montre que plus de 70% des ressources en eau potable, à Kasserine, sont utilisées dans l’agriculture. La chercheuse constate, en outre, une forte disparité entre les délégations du gouvernorat en matière d’approvisionnement en eau de la SONEDE.
Dans les zones rurales à Kasserine, 12 mille habitants n’ont pas accès à l’eau, fait-elle remarquer.
Raoudha Gafrej relève dans son rapport que les nappes phréatiques dans la région sont surexploitées, notamment, dans les délégations de Sbiba, Jedliane et Sbeitla, par l’agriculture et le forage anarchique, en raison du déficit pluviométrique.
Cette recherche a été réalisée, en partenariat avec le Commissariat régional au développement agricole, la représentation régionale de l’Environnement, des associations spécialisées, des agriculteurs et des groupements de gestion de l’eau.
Elle a été présentée à l’occasion de la deuxième conférence sur le projet de renforcement de la gouvernance participative et de la démocratie dans les zones frontalières tunisienne, libyenne et algérienne organisée par International Alert Tunisia (active en Tunisie depuis 2011). Le projet consiste en l’organisation de rencontres et de visites de terrain dans les zones rurales à Kasserine, Jendouba, Médenine et Tataouine autour de questions socioéconomiques, en vue de mettre en place un plan d’action participatif.