Un plan d’action pour la restructuration de entreprises publiques confrontées à plusieurs difficultés notamment, financières sera adopté prochainement et s’articulera autour de 4 principaux axes, à savoir le renforcement de la capitalisation, l’amélioration de la gouvernance, l’impulsion de la performance et la consolidation de la paix social de manière à améliorer la productivité de ces établissements, a indiqué le ministre conseiller auprès du chef du gouvernement chargé du suivi des réformes majeures, Taoufik Rajhi.
Un conseil ministériel sera tenu la semaine prochaine pour adopter ce plan d’action, a-t-il dit jeudi, lors d’une journée d’étude sur le rôle du contrôle dans le renforcement de la gouvernance des sociétés publiques, estimant qu’il ” s’agit d’un dossier compliqué qui nécessitera du temps pour être résolu, d’autant qu’on dénombre au total 404 entreprises publiques couvrant 25 secteurs d’activité et que la nature des difficultés et des lacunes diffèrent “.
Pour le président du Haut comité du contrôle administratif et financier et ancien secrétaire d’Etat (du temps de Ben Ali) Kamel Ayadi les entreprises publiques, qui constituaient, pour longtemps, une fierté et un appui pour l’économie nationale, sont devenues, aujourd’hui, une lourde charges pour les finances publiques. Le gouvernement est appelé à réactiver et renforcer le rôle des différentes instances du contrôle administratif, à tous les niveaux (contrôle interne, contrôle de gestion, structures d’audit, contrôle externe…) afin qu’elles puissent mener à bien leur rôle et identifier les anomalies des structures publiques, et par conséquent, concevoir des solutions adéquates pour la restructuration des ces sociétés “, a-t-il noté.
Il a a fait savoir que la Tunisie, lancera, bientôt, un programme de coopération avec l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), sur une durée de 3 ans, avec pour finalité de développer les outils et les instruments du travail des contrôleurs tunisiens.
Pour sa part, Besma Loukil, représentante de la Direction générale des participations au ministère de Finances, a pointé du doigt la situation déficitaire de l’ensemble entreprises, à l’exception de celles opérant dans le secteur énergétique.
D’après la responsable, cette situation est due à la hausse de la masse salariale et des charges budgétaires, contre une productivité et une performance de plus en plus défectueuse, outre de multiples dépassements..
Partageant le même point de vue, le représentant de l’Instance du contrôle général des finances, Lassaad Bouatour, a cité plusieurs exemples de dépassements enregistrés dans des établissements publics, dont celui de la société Ellouhoum, qui a conclu, en 2012, un marché pour l’acquisition de 45 mille moutons, à l’occasion de la fête de sacrifice (Aid Idha), soit une quantité dépassant du loin sa capacité de stockage, ce qui a coûté des pertes dépassant les 4 millions de dinars.