L’autonomisation politique et économique des femmes est le meilleur moyen de garantir l’égalité homme-femme au sein de la société. C’est ce qu’estiment les participants au séminaire sur “le rôle des femmes dans la transition démocratique”, organisé vendredi à Tunis en marge de la réunion annuelle du Centre européen du Conseil international des femmes tenue à Tunis les 28 et 29 avril en cours.
Les participants, dont la majorité sont des femmes de Tunisie et de différentes nationalités, ont souligné le rôle important des femmes dans la société estimant que le chemin vers l’égalité demeure long tant qu’il y’a encore une discrimination basée sur le genre dans tous les domaines.
Intervenant à cette occasion, Neziha Laabidi, ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, a indiqué que son département a mis en œuvre depuis l’année dernière deux programmes pour l’autonomisation économique et politique des femmes.
“A ce jour, nous avons atteint 1.000 projets dans le programme d’autonomisation économique et préparé 3.500 familles aux prochaines élections dans le programme d’autonomisation politique”, a-t-elle dit.
La ministre, qui a saisi cette occasion pour souligner le rôle important des femmes et de l’organisation féminine (UNFT) dans l’histoire de la Tunisie, a appelé la société civile à se mobiliser et à faire le plaidoyer pour accélérer l’adoption par l’Assemblée des Représentants du Peuple de l’adoption de la loi intégrale pour la lutte contre la violence à l’égard des femmes.
Pour sa part, Kim Jungsook, présidente du Conseil international des femmes (CIF), a estimé que la Tunisie a réalisé de grands progrès dans la promotion de l’égalité homme femme et la promotion de l’autonomisation des femmes. “Il semble que la voix des femmes soit clairement entendue en Tunisie par rapport à d’autres nations du monde”, a-t-elle noté, soulignant que le moment est venu pour changer notre société grâce à l’autonomisation des femmes.
La présidente du CIF a fait remarquer que seulement 16 nations dans le monde sont aujourd’hui gouvernées par des femmes, environ la moitié des femmes dans le monde ont des activités économiques et beaucoup sont victimes de violence sexuelle et sont forcées à se marier à un âge précoce.
“Nous avons encore un long chemin à parcourir pour garantir l’égalité homme femme dans le monde “, a-t-elle signalé mettant l’accent sur l’importance de renforcer la participation des femmes à la vie politique et économique pour réaliser la démocratie et transformer la société.
De son côté, Radhia Jerbi, présidente de l’Union nationale de la femme tunisienne (UNFT), a indiqué qu’au lendemain de la révolution les acquis de la femme tunisienne ont été menacés et l’UNFT a été aussi menacée de disparition mais toutes les deux ont milité pour préserver les droits des femmes et les renforcer. “La femme tunisienne a joué un rôle déterminant dans ce combat mais la tache est encore rude et un travail de terrain est toujours indispensable”, a-t-elle dit. Et d’ajouter: “Il n’est de démocratie sans participation féminine et sans droits”.
Selon Radhia Jerbi, la femme est encore victime de violence, d’exclusion et de discrimination. “C’est pourquoi nous œuvrons avec d’autres associations féminines et organisations pour une meilleure implication et mobilisation des femmes dans la transition démocratique”, a-t-elle soutenu faisant remarquer que l’UNFT est partie prenante du combat contre la violence, le terrorisme et la discrimination.