La ligue des électrices tunisiennes et l’Association tunisienne pour l’intégrité et la démocratie des élections (ATIDE) ont proposé une série de recommandations visant à garantir une large participation des citoyens des habitants des gouvernorats du nord-ouest aux prochaines municipales.
Issues d’une étude réalisée par le Centre Carter en collaboration avec ces deux associations, ces recommandations ont été présentées lors d’une conférence de presse organisée vendredi dans la capitale.
Entamée fin décembre 2016, cette étude s’est poursuivie pendant trois mois, sous forme de cercles de discussion, aux fins de sensibiliser les jeunes (de plus de 18 ans) et les femmes (de plus de 35 ans) dans les gouvernorats de Jendouba, du Kef, de Béja, et de Silinana quant à l’importance de la participation aux prochaines élections municipales.
Au nombre de 17, ces recommandations sont adressées au gouvernement, à l’instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), aux partis politiques et aux composantes de la société civile.
Ces recommandations préconisent de simplifier les promesses électorales, de respecter les engagements faits, de proposer de solution radicales, de ne pas se livrer à des conflits politiques et idéologiques et d’éviter toute instrumentalisation des conditions sociales dans les régions à des fins électoralistes.
Il s’agit également d’adopter rapidement le code des collectivités locales, de mieux expliquer le principe de décentralisation et de sensibiliser les habitants des communes à leur droit d’inscription et de vote lors des élections municipales prévues le 17 décembre 2017.
Présente à cette conférence, la vice-présidente de la Ligue des électrices tunisiennes, Torkia Chebbi, a jugé indispensable de vulgariser la loi électorale qui, selon elle, consacre les principes de parité verticale et horizontale et garantit la représentativité des jeunes sur les listes électorales. D’après elle, la Ligue va organiser une campagne pour sensibiliser les femmes des gouvernorats du nord-ouest quant à leur droit de se porter candidates aux prochaines municipales.
Cette étude se veut aussi un instrument pour examiner les raisons de la réticence des jeunes et des femmes à participer aux élections municipales, a-t-elle ajouté.
Extrêmement déçus des promesses bafouées, les participants aux cercles de discussion sont mécontents face aux promesses démagogiques et populistes faites par le gouvernement et les partis, a-t-il expliqué.
Pour eux, leurs voix ne sont que des chiffres comptabilisés dans les résultats des élections au profit de partis indifférents face à leurs préoccupations quotidiennes.
D’après, Abdelhak Soltani, activiste à l’association ATIDE, cette étude intervient en réaction à l’abstention d’un grand nombre d’électeurs dans les gouvernorats du Nord-Ouest de se rendre aux urnes lors des élections présidentielle et législatives de 2014. “Bien qu’ils soient inscrits sur le fichier électoral, les électeurs de ces régions n’ont pas voté”, a-t-il regretté.