“La situation du pays est extrêmement critique”. C’est le propos de Noureddine Tabboubi, secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), qui prononçait son premier discours à l’occasion de la fête du travail devant un grand nombre de syndicalistes qui se sont rassemblés à la Place Mohamed Ali à Tunis devant le siège de l’UGTT. Il a mis en garde contre les tentatives de certaines parties de semer l’anarchie pour déstabiliser la sécurité du pays.
Le responsable syndical a appelé le gouvernement à trouver des solutions rapides et efficaces à la pauvreté et à garantir le droit au développement, à une vie digne et à l’emploi. Il a souligné à ce propos, l’importance de lutter contre la corruption et les réseaux de contrebande, de terrorisme et de crime organisé.
Par ailleurs, Tabboubi a souligné le souci de l’organisation syndicale à terminer les négociations sociales dans le secteur privé et à les mettre en application à partir du mois de mai en cours. Il a fait remarquer que les négociations dans les secteurs des banques et des assurances au titre de 2016 et 2017 ont été achevées tandis que les négociations dans le secteur du tourisme sont en cours.
Il a ajouté que la loi de la fonction publique et la loi relative aux établissements publics et offices sont en cours de révision.
Dans ce contexte, il a rappelé qu’une augmentation de 5.65% du salaire minimum garanti a été décidée outre la régularisation de la situation professionnelle de milliers d’imams, prédicateurs et chargés des mosquées vu leur rôle important dans la lutte contre le terrorisme et la diffusion de la culture de la tolérance.
Tabboubi a estimé que l’UGTT a joué un rôle important dans la résolution des conflits dus à la non application des accords signés avec la partie syndicale dans plusieurs domaines citant comme exemple le secteur de l’éducation.
S’agissant du rendement du gouvernement, le secrétaire général de l’UGTT l’a qualifié d’insatisfaisant et trébuchant soulignant l’urgence de prendre des mesures pour rétablir la valeur du dinar tunisien.
Il a aussi appelé à encourager les Tunisiens à consommer les produits locaux, à renforcer le contrôle de l’importation anarchique des produits, à interdire la contrebande et à lutter contre la fraude fiscale pour garantir la pérennité des unités de production et préserver les postes d’emploi.
Tabboubi a également exprimé le refus de l’organisation de la version actuelle de la loi relative au partenariat entre le secteur public et le secteur privé adoptée par le parlement et de tous les textes d’application y afférents.
Concernant les mécanismes d’emploi, Tabboubi a estimé que le mécanisme 20 est un outil inefficace qui implique la discrimination et l’injustice et par conséquent alimente les conflits et les tensions.