Plusieurs associations féminines ont appelé le gouvernement à la promulgation d’une loi d’orientation contre l’exclusion et la marginalisation socioéconomique de la femme qui servira de base à l’élaboration d’une stratégie nationale dans ce domaine.
Cette recommandation a été formulée lors d’une conférence organisée, hier samedi à l’hôtel de ville de Tunis, sur le thème “mécanismes d’intégration socioéconomique des femmes vulnérables… quelle prévention contre la discrimination, la violence et l’exclusion ? à l’initiative de l’association “Bayti” active dans le domaine de promotion des droits de la femme et de la réalisation de l’égalité homme-femme et avec la participation de plusieurs associations féminines et représentants des ministères de la femme, des affaires sociales et de la formation professionnelle et de l’emploi.
Les travaux de la conférence se sont déroulés dans le cadre de trois ateliers ayant porté sur les mécanismes de protection sociale de la femme; l’investissement et les microprojets ainsi que l’emploi et la formation.
Des experts dans les affaires de la femme et des questions socio-économiques ont pris part à ces ateliers. Il s’agit, notamment, d’universitaires et de représentants de l’association des femmes démocrates, de l’association “Bayti”, de la ligue Tunisienne de défense des droits de l’homme et du centre de recherches, d’études, de Documentation et d’information sur la femme (CREDIF).
Le ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, a, dans une allocution prononcée à la séance de clôture de la conférence, fait part de son appui à la proposition relative à la promulgation d’une loi d’orientation contre l’exclusion et la marginalisation socioéconomique de la femme.
Il a indiqué qu’il reste encore beaucoup à faire pour réaliser l’égalité totale, affirmant que l’attitude à l’égard des droits de la femme tunisienne permet de mesurer les progrès démocratiques et les avancées réalisées dans les domaines des libertés.
Le ministre a ajouté que les acquis réalisés par la société tunisienne en matière de protection des droits de la femme et de l’égalité homme-femme ainsi que les mesures prises pour lutter contre la marginalisation sont considérables. Il a indiqué que 54% des agents de la fonction publique sont des femmes. Les femmes sont fortement présentes dans le secteur de l’éducation (50%) et majoritaires dans le secteur pharmaceutique (72%). Leur présence dans le domaine industriel s’élève à 44% et à 31% dans la profession d’avocat.
Les participants à cette conférence ont, en outre, recommandé de promouvoir davantage la formation professionnelle de la femme de manière à lui permettre d’obtenir une qualification lui facilitant l’accès au marché de l’emploi. Ils ont, en outre, appelé à réaliser l’égalité de salaire entre les hommes et les femmes et élaborer des stratégies de lutte contre le chômage des femmes étant donné que l’autonomie financière de la femme lui permet d’être un acteur agissant dans la société.
La présidente de l’association Bayti, Sana Ben Achour a fait savoir qu’un rapport sur les recommandations de cette conférence sera adressé aux ministères concernés et que des rencontres seront organisées sur la loi d’orientation contre l’exclusion et la marginalisation de la femme.
Cette conférence s’est tenue à l’occasion de la célébration du 5e anniversaire de la création de l’association Bayti.