L’édification de villes intelligentes et la promotion de l’Internet des Objets (IDO), dans une logique de développement durable, visant à faire de la technologie un vecteur d’amélioration des conditions de vie des citoyens, ont été au centre de la dernière session de la 4ème conférence internationale sur l’e-gouvernance EGOV 2017 organisée, du 28 au 30 avril 2017, à Hammamet, par l’association TMSS, sur le thème “Villes intelligentes et systèmes d’information”.
Le directeur central à la SONEDE, Majed Khalfallah, a choisi dans son intervention, de situer la question des villes intelligentes et de l’IDO, par rapport à la problématique de l’alimentation en eau potable en Tunisie. “De quelle ville intelligente parlons-nous si les gens, dans plusieurs régions de la Tunisie, notamment au sud, affrontent souvent des problèmes d’alimentation en eau potable?”, s’est-il interrogé.
Le développement de l’internet des objets en Tunisie, devrait “se faire selon une logique permettant de remédier aux préoccupations actuelles des citoyens, dont celle relative à l’alimentation en eau. Dans ce cas bien précis, le développement de l’IDO devrait avoir pour objectif de permettre un meilleur monitoring et une meilleure optimisation des réseaux de distribution de l’eau et une réduction des coûts d’intervention”, a-t-il souligné.
“Au sud tunisien, le réseau d’alimentation en eau est tellement ancien, que le taux des pertes peut s’élever à 50%; les équipements de détection des fuites sont tellement primaires, que les délais d’intervention sont généralement, très longs. Imaginez les économies en eau que nous pouvons faire et les gains en temps que nous pouvons réaliser, si nous avions des systèmes qui détectent instantanément ces fuites”, a-t-il encore relevé.
Khalfallah a conclu en lançant un appel aux chercheurs tunisiens spécialisés en IDO, pour qu’ils fassent de cette problématique d’alimentation en eau, une priorité de recherche.
De son côté, Sehl Mellouli, professeur à l’Université de Laval, a également soutenu l’idée selon laquelle “toute avancée technologique devrait être au service du vécu des citoyens et du développement durable”, mettant en garde contre “le côté obscur de l’IDO”, qui consiste en sa capacité d’intrusion dans la vie privée des gens et de contrôle du moindre détail de leur quotidien.
Il a également, évoqué la fracture numérique qui pourrait être géographique ou sociale, plaidant pour une stratégie numérique qui prend en considération les différents écarts.
Selon l’Union internationale des télécommunications, l’Internet des objets (IDO) est une “infrastructure mondiale pour la société de l’information, qui permet de disposer de services évolués, en interconnectant des objets (physiques ou virtuels), grâce aux technologies de l’information et de la communication interopérables (capacité de fonctionner ensemble et de partager des informations), existantes ou en évolution”.
Les objets connectés servent à produire des données exploitables, touchant à tous les aspects de la vie humaine. Parmi ces objets, figurent les capteurs surveillant la qualité de l’air, la température…les détecteurs à domicile de fumée, les bracelets connectés surveillant les fonctions vitales du corps…