Réunis pendant trois jours (24-26 avril 2017) à Tunis à l’initiative de Business France -Agence nationale au service de l’internationalisation de l’économie française, sous l’égide de l’UPAP (Union Panafricaine des Postes), les patrons de 11 postes maghrébines (Tunisie, Algérie, Libye), et sub-sahariennes (Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Sénégal, Cameroun, Madagascar et Djibouti) ont pu prendre connaissance de l’expertise de quatorze entreprises françaises (A2iA, AR24, BOA CONCEPT, BUSINESS & DECISION, EDIGITALIS, ERI BANCAIRE, ESII, EUTELSAT, GENERIX, LEMONWAY, MÉTIS, NGI MAGHREB, ORFIX, SAVOYE, SPHINX et TAGPAY) et de la Poste tunisienne. Et il y a du business à ramasser puisque les postes africaines à la veille d’un grand chambardement ou en pleine transformation dans leur business model, organisation, et méthodes, ont besoin d’être accompagnées, donc de nouveaux moyens techniques et logiciels et d’assistance.
«Le secteur postal africain est confronté à des problématiques», constate François RAFFRAY, directeur Business France Tunis. Constat confirmé par Djibrine YOUNOUSS, secrétaire général de l’UPAP (Union Panafricaine des Postes): «On assiste à une remise des modèles économiques traditionnels» pour mieux répondre «aux attentes des consommateurs», notamment grâce aux technologies de l’information et de la communication.
Aussi, la poste africaine a-t-elle élaboré une stratégie pour le développement du secteur à l’horizon 2020, que les pays africains ne pourront pas mettre en œuvre par leurs seuls moyens. «Une main seule ne peut pas applaudir et tout partenariat stratégique est le bienvenu», souligne le secrétaire général de l’UPAP. En pensant bien sûr d’abord à l’offre des entreprises françaises mais également à «quelques modèles africains transposables».
D’ailleurs, la rencontre de Tunis a vu se nouer un partenariat entre deux pays du continent, en l’occurrence la Tunisie et Madagascar. Lors de la séance d’ouverture de la rencontre des postes africaines, Anouar Maarouf, ministre tunisien des Technologies de la communication et de l’Economie numérique, et son homologue malgache, chargé des Postes, des Télécommunications et du Développement numérique, André Neypatraiky Rakotomamonjy, ont signé une convention de coopération portant sur l’impression des timbres malgaches par la Poste tunisienne.
«J’ai rencontré le PDG de la Poste tunisienne (Moez Chakchouk) lors du sommet de la Francophonie (26 et 27 novembre 2016, Antananarivo). Nous avons alors signé un protocole d’accord et nous sommes venus pour concrétiser ce qui a été décidé», explique le ministre malgache. Et ce n’est qu’un début.
En effet, le ministre des Postes, des Télécommunications et du Développement numérique malgache, dont le pays ne compte que 250 bureaux de postes, et voudrait développer ce réseau, affirme vouloir acquérir l’expérience de la Tunisie qui en a quatre fois plus. «Nous voulons faire de la poste un outil du développement de notre présence en Afrique sub-saharienne. Car en 2025, l’Afrique sera le plus grand marché au monde», observe Anouar Maarouf.