L’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) a entamé mardi, en présence de certains membres du gouvernement, l’examen en plénière du rapport de la commission de développement régional sur ses visites aux gouvernorats du Centre Ouest en l’occurrence Kasserine, Kairouan et Sidi Bouzid , et ce en vue d’ établir un diagnostic de la situation et identifier les obstacles entravant la réalisation de plusieurs programmes et projets de développement.
La commission explique le choix des gouvernorats du Centre Ouest par la dégradation des indicateurs de développement dans la région. A cet égard, les gouvernorats de Kasserine, Kairouan et Sidi Bouzid occupent respectivement les 23ème, 22ème et 21ème places en ce qui concerne les indicateurs du développement, alors qu’ils se positionnent aux premiers rangs en ce qui concerne les indicateurs relatifs à la pauvreté et la pauvreté extrême, occupant respectivement les 2ème, 3ème et 6ème places. La commission souligne que la loi sur l’investissement est inadaptée aux spécificités des régions et à leurs priorités.
Gouvernorat de Kairouan: dégradation des indicateurs sociaux
La commission appelle dans son rapport, à honorer les engagements des gouvernements successifs et à élaborer une stratégie nationale pour lutter contre la dégradation des indicateurs sociaux dans plusieurs délégations de la région, d’autant que les dernières statistiques publiées par l’INS (Institut National de la Statistique) sur ce gouvernorat ont révélé une augmentation de l’illettrisme, de l’abandon scolaire et du nombre des familles démunies. Kairouan occupe également, la première place en ce qui concerne les taux de pauvreté, de chômage et de suicide.
Elle recommande également, de puiser des ressources financières dans les dépenses de l’Etat, afin de remédier à l’absence de fonds nécessaires à la réalisation des projets publics de développement dans différents secteurs, d’aider la région à drainer l’investissement privé et à s’installer dans les zones industrielles créées, de créer des représentations et des directions régionales des entreprises publiques notamment, la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG), la SONEDE (Société Nationale d’Exploitation et de Distribution des Eaux), l’Agence Foncière Industrielle (AFI) et l’Office National de l’Assainissement (ONAS).
Gouvernorat de Sidi Bouzid: situation environnementale catastrophique
Le rapport met l’accent sur une situation environnementale catastrophique qui constitue une menace pour la santé et l’hygiène dans la majorité des centres urbains et des agglomérations rurales en raison de l’absence d’un système efficace de gestion des déchets solides (décharges contrôlées et centre de transformation) outre un taux de raccordement au réseau d’assainissement dans les milieux urbain et rural plutôt modeste du à la capacité limitée des unités de traitement des eaux usées et à l’absence du contrôle des infractions environnementales.
Elle met l’accent sur l’absence d’une infrastructure de base structurée dans la région reliant les pôles économiques avoisinants de manière à améliorer l’attractivité du gouvernorat. Il s’agit également, de la dégradation de l’infrastructure de base des centres urbains et des agglomérations et la défaillance relevée en matière d’’aménagement et d’asphaltage des routes, rues et pistes vicinales et en ce qui concerne le raccordement aux réseaux d’assainissement et de gestion des eaux usées, l’éclairage public et l’alimentation en eau potable. Cette région souffre en outre de la faiblesse de la valorisation des ressources naturelles et du patrimoine culturel qui devra être intégré dans la session économique (tourisme écologique, hospitalier et culturel).
Gouvernorat de Kasserine: absence de réserve foncière et des moyens financiers et humains
Le rapport évoque les inquiétudes des habitants et les projets prioritaires de Kasserine dont l’électrification des puits de surface dans les périmètres irrigués l’édification du barrage Boulaba, la transformation de l’hôpital régional en hôpital universitaire et la réalisation d’une zone de libre échange à Tlabet.
La commission appelle à une meilleure gestion des ressources financières de la région et la régularisation de la situation des ouvriers de chantiers et des bénéficiaires du mécanisme 21 et à la lutte contre toutes les formes d’emploi précaire. La commission souligne l’absence d’un climat incitatif aux investissements, la dégradation de l’ infrastructure, les déficits constatés en matière d’éclairage public, de télécommunications, des routes et d’alimentation en gaz naturel.
Il s’agit aussi de l’absence de réserve foncière, des moyens financiers logistiques et de ressources humaines et la faiblesse du taux d’encadrement dans les directions régionales.