Les députés de l’Assemblée des Représentants du peuple se sont interrogés, lors d’une plénière consacrée mardi, à la discussion du rapport de la Commission du développement régional relatif à ses visites effectuées dans les gouvernorats du Nord-Ouest, sur les raisons du blocage des projets de développement et la détérioration de la situation sociale et économique dans ces gouvernorats.
Le député du Front Populaire, Ammar Amroussia, a renvoyé la responsabilité de la crise économique et sociale que traverse le pays au gouvernement, qu’il qualifie de déconnecté de la réalité du pays, et d’incapable de prendre les mesures à même de résoudre les problèmes du pays.
Et d’expliquer que l’impasse actuelle est le résultat des choix faits par le gouvernorat d’union nationale, proposant l’organisation d’une élection présidentielle anticipée, comme solution possible de sortie de crise.
De son coté, Farida Labidi (Ennahdha) a fait remarquer que le taux de réalisation des projets de développement à Kairouan n’a pas dépassé les 44%, et que 1062 projets d’un cout total de l’ordre de 865 millions de dinars n’ont pas été réalisés, fustigeant l’absence de représentations régionales des administrations dans ce gouvernorat.
Pour sa part, le député de Nidaa Tounes, Mohamed Rachedi a souligné que le rôle principal du gouvernement consiste à planifier et à programmer, à la lumière des avis et recommandations des députés de chaque région, tout en protestant contre la persistance de l’isolement du gouvernorat de Kasserine.
Rachedi s’est aussi, interrogé sur la classification donnée par les institutions financières et les banques à ce gouvernorat en tant que ” zone rouge “, et leur réticence à y financer des projets. Il a également, expliqué l’absence des grands projets à Kasserine par l’exigence d’une prime de risque de la part des entrepreneurs, avant le démarrage des travaux, affirmant la nécessité d’accélérer la réalisation des priorités inscrites dans le plan quinquennal de développement 2016-2020.
Intervenant, le député Ibrahim Nacef, du bloc parlementaire d’Al Horra, a estimé que le développement régional doit nécessairement être lié au renforcement des infrastructures ( routes, autoroutes, transport, assainissement…).
Le député Ahmed Khaskhoussi du Bloc démocrate a, quant à lui, considéré que la crise que traverse la Tunisie est celle de la confiance et de l’absence de conscience, à cause de l’absence de transparence sur ce qui se passe réellement dans le pays.
Le député de l’UPL Mahmoud Kahri, a de son côté critiqué l’absence de solutions radicales pour sauver la Société nationale de cellulose et de papier alfa (SNCPA) à Kasserine, qui traverse une crise aigue depuis plus de 10 ans. Elle est menaçée de fermeture et ses 4000 employés de chômage.
Kahri s’est étonné de la non exploitation de la zone industrielle de Tlabet et de la non réalisation de la station thermale à Boulaaba bien que l’étude la concernant soit élaborée depuis 2009.
La députée de Nidaa Tounes, Abir El Abdelli a pour sa part, souligné la nécessité de mettre en place des directions régionales de la Sonede et de l’Office National de l’Huile, affirmant que plusieurs projets sont bloqués à cause de problèmes de financement.