“3800 tonnes de déchets d’activités sanitaires (DAS) dangereux sont traités par an”, a souligné jeudi Afef Makni Siala, coordinatrice des activités de gestion des DAS à l’Agence nationale de gestion des déchets (ANGED).
Dans sa présentation de l’avancement du programme d’optimisation de la gestion des DAS en Tunisie, l’intervenante a indiqué que ce projet lancé depuis 2013 et qui s’achève à la fin du mois en cours ayant pour objectif d’atteindre 3200 tonnes de DAS dangereux traités annuellement, a dépassé les résultats escomptés en atteignant 3800 tonnes.
” Cette capacité de 120% plus élevée que ce qui était prévu a été réalisée à travers la signature de contrats cadre avec 7 sociétés autorisées pour le traitement des DAS “, a-t-elle précisé.
Financé par un don de 1,8 millions de dollars (soit 3,9 millions de dinars) du Fonds mondial de l’environnement et de la Banque mondiale et à raison de 25 millions de dinars par l’Etat tunisien, ce projet a ciblé dans sa première phase 12 gouvernorats, a indiqué Abdelmajid Hammouda, directeur général de l’Anged.
“Nous souhaitons bénéficier d’un financement complémentaire pour couvrir les 12 gouvernorats restants”, a-t-il signalé.
Abdelmajid Hammouda a souligné que dans le cadre de ce programme 200 formateurs et 3200 cadres et agents de la santé ont été formés outre la publication d’un guide de bonnes pratiques de gestion des DAS, d’un manuel cadre de procédures de gestion des DAS, de manuels spécifiques et l’organisation de campagnes de plusieurs campagnes de sensibilisation et d’une exposition itinérante.
” Nous sommes actuellement à la phase d’acquisition des équipements pour 97 établissements de soin situés dans les 12 gouvernorats concernés “, a-t-il fait remarquer.
De son côté, Nabiha Borsali Falfoul, directrice générale de la santé au ministère de la santé a indiqué que les efforts déployés dans le domaine préventif et curatif ont permis de faire reculer plusieurs maladies transmissibles, d’éradiquer plusieurs autres et de stabiliser la situation épidémiologique dans le pays.
“Le secteur de la santé reste confronté à une série de défis dont les plus importants sont l’ouverture de la Tunisie sur l’environnement mondial, l’émergence de certaines maladies en raison des transitions démographiques en plus de l’aspiration du citoyen à des services de qualité”, a-t-elle ajouté.
L’intervenante a signalé que le ministère de la santé a pris une série de mesures visant l’adoption des bonnes pratiques de gestion des déchets d’activités sanitaires dont la création d’une nouvelle ligne budgétaire destinée à la gestion des DAS au sein de chaque structure sanitaire et la signature en cours des marchés particuliers entre les structures de santé concernées et les sociétés de gestion des déchets d’activités de soins.
“Plusieurs programmes ont été exécutés de manière efficace mais certaines anomalies persistent en relation avec les opérations de tri des déchets et le rejet de ces déchets de manière anarchique dans l’environnement ce qui nécessite des efforts entre tous les intervenants pour surmonter ces difficultés dans l’objectif de préserver l’environnement, la santé, la sécurité des patients et du personnel”.
La responsable a souligné l’importance de renforcer les sessions de formation spécifiques de terrain au profit des agents de propreté, les hygiénistes et les surveillants afin de pouvoir réellement changer les attitudes.
“La culture de tri des déchets ordinaires doit être enracinée dans notre société pare ce que le recyclage peut être très bénéfique pour l’environnement, la santé et pour l’ensemble du pays”, a-t-elle insisté.
Pour sa part, Africa Eshogba Olojoba, de la banque mondiale s’est dit réjoui des résultats réalisés par la Tunisie dans le cadre de ce programme.
Le responsable s’est montré optimiste sans donner de promesses pour le financement de la deuxième phase du projet.