La récolte des céréales pour la saison agricole 2016/2017 atteindra 17,86 millions quintaux en hausse de 38%, par rapport à la saison précédente, ce qui constitue un signe positif en vue d’un allègement de la pression sur la balance des paiements, d’autant qu’une hausse des exportations de l’huile d’olives a été enregistrée ces derniers mois, selon le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Samir Betaeib.
Dans une interview accordée à l’Agence TAP, en marge de la célébration, vendredi 12 mai, de la Journée nationale de l’agriculture (ou fête de l’évacuation agricole), le ministre évoque l’adoption d’ une nouvelle approche qui tend à mettre l’agriculture tunisienne au centre du modèle de développement.
Le ministre rappelle que les superficies consacrée à la récolte céréalières qui commencera en juin 2017 ( lancement de la saison de la récolte) ont atteint 1,07 millions hectares sur un total de 1,2 millions hectares emblavés, lesquels sont répartis sur 580 mille hectares de blé dur, 100 mille hectares de blé tendre, 522 hectares d’orge et 15 mille hectares de triticale .
La prochaine saison d’huile d’olive s’annonce “bonne” au niveau de la production et l’exportation et sera semblable aux années 2014 et 2015.
Jusqu’au 30 avril 2017, les exportations en huile d’olive ont atteint 53,7 mille tonnes, a-t-il dit, précisant que les recettes ont augmenté de 18%, par rapport l’année précédente malgré une saison “pas bonne”.
Quant aux dattes, leurs exportations ont augmenté, au 10 mai 2017, de 31,5%. Celles des dattes biologiques se sont élevées de 17, 8%.
Le gouvernement d’union nationale ambitionne de faire de l’agriculture, un système économique à part entière dans lequel l’agriculteur sera le producteur et le chef d’entreprise économique, affirme Bettaieb.
Il a entamé une série de mesures visant à développer la situation de l’agriculteur et le secteur, longtemps marginalisé et perçu uniquement, en tant que approvisionneur des marchés du gros, sans se soucier du système agricole dans sa globalité (investissement agricole, emploi, valeur ajoutée et transfert de technologie et traitement de l’endettement, le dédommagement des dégâts découlant des catastrophes).
Pour le ministre, cette approche a été concrétisée à travers la nouvelle loi sur l’investissement, dont l’agriculture est le premier bénéficiaire grâce à la facilitation des crédits agricoles, la réduction du taux d’intérêt, l’augmentation des plafonds des primes et crédits destinés à l’équipement et l’acquisition des domaines agricoles.
Le ministre souligne le souci de l’Etat de développer les technologies agricoles matérielles et immatérielles à l’instar de l’acquisition des équipements, l’informatisation, la ferme 2.0 (gestion des fermes à partir de portable ou de tablette) et ce en proposant des primes qui peuvent atteindre 60% des coûts et plafonnées à 500 mille dinars contre 100 mille dinars auparavant.
“Il s’agit d’une mesure révolutionnaire qui permettra d’écarter les méthodes agricoles classiques. L’agriculture tunisienne deviendra ainsi, au centre du modèle de développement”, dit-il.
Le secteur constitue le principal domaine permettant la mise en œuvre du principe de discrimination positive prévue par la constitution au profit des régions intérieures à traves le développement de l’infrastructure, la production et l’installation des usines de transformation dans ces régions de manière à éviter le transfert de cette production vers les zones côtières et les grandes villes.
L’objectif recherché porte sur la rupture avec le caractère saisonnier de l’activité agricole tout en offrant à l’agriculteur la possibilité de tirer profit de la transformation industrielle de son produit et de l’exporter par lui-même de manière à l’aider à maîtriser les prix, insiste-t-il, citant l’exemple de la transformation du lait, des fruits et légumes et des viandes.
Il s’agit de créer des groupements agricoles de production, de transformation et d’exportation de manière à mettre fin à la séparation entre les trois activités et les rapprocher géographiquement, dans le cadre d’une nouvelle approche encouragée par le gouvernement et la loi sur l’investissement”.
Le gouvernement œuvre actuellement à étudier plusieurs projets d’infrastructure et d’irrigation en collaboration avec la banque mondiale, après l’adoption par la banque d’un prêt de 100 millions de dinars destiné à renforcer la gestion intégrée dans les régions les moins avancées en Tunisie.