Le nombre des migrants irréguliers interceptés aux frontières durant le premier trimestre 2017 a connu une croissance de 446% par rapport à la même période de l’année 2015, indique le rapport de l’Observatoire Maghrébin des Migrations (OMM) –créé par le Forum Social Maghrébin Migration de Monastir (FMAS) en 2014, et mis en place avec le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES). En 2016, 1105 migrants ont été interceptés aux frontières tunisiennes, soit un bond de 72% par rapport à 2015.
En revanche le nombre de tunisiens arrivés en Italie a diminué de 80% passant de 136 en 2016 à 26 durant le 1er trimestre 2017, alors qu’il avait progressé de 45% l’année d’avant.
La répartition du flux migratoire entre les différents points de départ a également changé en ce début d’année 2017.
Durant le 1er trimestre 2017, seulement 8% du total des migrants sont partis depuis Sfax. En 2016, Sfax était à la pointe (37%), suivie de Nabeul (27%), Monastir (14%), Mahdia (11%), Bizerte (1,8%), Gabes (3,16%), Médenine (4%), Grand-Tunis (2,35%) et Sousse (0,45%).
Comme cela a toujours été le cas, les hommes constitue la vaste majorité des migrants (95%) au premier trimestre de 2017. Néanmoins, le nombre de femmes qui tentent d’émigrer depuis la Tunisie continue d’augmenter au fil des années.
En 2016, 97% des migrants quittant la Tunisie étaient de sexe masculin, contre 3% de femmes.
Les femmes d’origine tunisienne sont encore plus minoritaires, puisqu’elles ne constituent que 31% du total des femmes migrantes tandis que 69% sont d’origine étrangère majoritairement sub-saharienne.
Le taux d’étrangers quittant les côtes tunisiennes vers les côtes italiennes est relativement faible (7%). Le nombre des sub-sahariens qui ont tenté d’émigrer depuis la Tunisie est infime par rapport à la Libye, en raison de sa situation sécuritaire, et au Maroc, à cause de la courte distance la séparant de l’Espagne.
En Tunisie, le flux migratoire n’a pas été uniformément réparti sur l’année 2016. Moins de 25% du total des migrants interceptés l’ont été au premier semestre de 2016 contre 76% durant le second semestre. D’après le rapport de l’OMM, le flux migratoire a connu un pic en automne, avec 288 individus qui ont tenté de rejoindre les côtes italiennes au mois de septembre (un accroissement de 208% par rapport à 2015).
En Méditerranée d’une manière globale, la situation a été plus calme sur le front de la migration clandestine. Durant le premier trimestre de 2017, 29369 migrants sont arrivés en Europe par voie maritime contre 172062 en 2016. Soit une baisse de 83% par rapport à la même période de l’année précédente.
En 2016, le nombre total de migrants arrivés en Europe a atteint 387739, soit une diminution de 63% par rapport à 2015 (1046599 migrants). Ce déclin est «essentiellement dû à la baisse du nombre de migrants arrivés en Grèce suite à l’accord entre la Turquie et l’Union européenne», souligne le rapport.
Mais alors qu’il ne cesse de diminuer sur les côtes grecques, le nombre de migrants irréguliers a plus que doublé en méditerranée centrale et occidentale.