L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a récemment lancé en Tunisie une campagne baptisée “Aware Migrants” visant à sensibiliser les migrants et l’opinion publique en général sur les dangers de la migration irrégulière et les routes migratoires à haut risque comme le passage par la Libye ou par la Mer Méditerranée.
“Financée par le ministère Italien de l’Intérieur, cette campagne repose sur des témoignages réels de migrants ayant vécu des expériences dramatiques durant leur parcours migratoire vers l’Europe”, a indiqué Chiraz Jerbi, chef de projet à l’OIM, en marge d’une rencontre-débat tenue, samedi à Beit El Hikma à Carthage, sur le rôle des institutions publiques et de la société civile dans la gestion des flux migratoires.
“Aujourd’hui, on parle de plus de 1200 migrants qui trouvent la mort au large de la méditerranée. Nous devons nous intéresser à cette catégorie de personnes et à tous ceux qui subissent des violations des droits de l’Homme. Le nombre de personnes qui arrivent en Europe demeure quant à lui secondaire”, a-t-elle dit, précisant que cette campagne ne vise aucunement à mettre fin à la migration.
“Cette campagne d’information sera diffusée dans 16 pays africains principalement de l’Afrique du Nord et de l’Ouest”, a-t-elle ajouté.
Lors de cette rencontre-débat, le Directeur adjoint à la Direction générale de la coopération européenne au ministère des Affaires Etrangères, Mounir Ben Rjiba a tenu à rappeler que la Tunisie a démarré le 12 octobre dernier un processus de négociation avec l’Union européenne pour conclure un accord visant à établir des procédures de réadmission des migrants tunisiens en situation irrégulière et un autre dont l’objectif d’assouplir les procédures de délivrance des visas de court séjour pour certaines catégories de personnes.
“L’objectif étant de contribuer à mieux prévenir le risque d’immigration irrégulière en provenance de la Tunisie, ainsi qu’à gérer ses conséquences.”, a-t-il dit, soulignant que ces négociation sont en train d’avancer et que l’Union européenne s’est montrée prédisposée à aider la Tunisie dans ce sens.
“Par ailleurs, nous sommes actuellement en train de finaliser la stratégie nationale visant à promouvoir une migration organisée et à impliquer les tunisiens dans les efforts de développement économique et social”, a-t-il encore souligné.
S’agissant de la situation des migrants vivants en Tunisie qui sont confrontés à différents obstacles comme l’exploitation ou l’exclusion sociale et économique, Mounir Ben Rjiba a fait savoir que le ministère de la justice se penche actuellement sur l’élaboration d’un projet de loi sur le droit d’asile qui sera par la suite soumis à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP).
“Ce projet de loi permettra l’organisation du processus d’intégration des réfugiés et d’obtention de l’asile en Tunisie”, a-t-il ajouté.
Rebondissant sur cette question, Lorena Lando, chef de mission de l’OIM en Tunisie a salué la Tunisie pour avoir adopté en juillet 2016, la Loi 29/2015 relative à la prévention et la lutte contre la traite de personnes englobant les femmes, les enfants, les personnes porteuses de handicap et les migrants.
Marquée par la présence de la Directrice du cabinet du Directeur général de l’OIM, Clarissa Azkoul, cette rencontre-débat s’inscrit dans le cadre de la 4e édition du “Jaou Tunis”, événement culturel qui se tient du 12 au 16 mai courant à Tunis.
Placée sous le signe “Migration participante,” cette 4e édition se propose de réfléchir sur la migration à travers des rencontres-débats et des expositions culturelles.