Le Bureau du Fonds mondial pour la mature (WWF-Afrique du Nord) à Tunis vient de publier un manuel de Gestion Intégrée des Zones Côtières (GIZC), destiné aux acteurs de la société civile et aussi aux administrations concernées par cette gestion dans trois pays du Maghreb : la Tunisie, l’Algérie et le Maroc.
A cette occasion, un atelier national a été organisé, mercredi, à Tunis, pour présenter ce manuel, qui constitue un travail interdisciplinaire associant des experts et des spécialistes des domaines du développement durable et qui propose des instruments et des démarches appropriées pour réussir un processus de bonne gestion intégrée de trois zones côtières, présentées comme exemples d’étude.
Il s’agit de Ghar El Melh à Bizerte en Tunisie, El Marsa, Ben Azzouz Gerbes dans la wilaya de Skikda au nord-est de l’Algérie et Cap des trois Fourches, Sebkha Bou Areg, Moulouya et Nador au Maroc.
Ces trois zones bénéficient de plusieurs statuts nationaux de conservation (zones sensibles, réserve naturelle) et aussi de statuts internationaux (site Ramsar, ZICO, Ville Ramsar en cours).
Le manuel du Bureau du WWF pour l’Afrique du nord est élaboré dans le cadre d’un projet visant à contribuer à la protection de l’environnement et à l’amélioration des conditions de vie des populations dans les régions ciblées du projet, et ce, dans le cadre d’une stratégie de développement durable.
L’application de la gestion intégrée des zones côtières (GIZC) en Afrique du Nord (Algérie, Maroc et Tunisie) intervient dans le cadre du projet Med 66028 “Intégration effective de l’approche GIZC aux pays de l’Afrique du Nord”, un projet développé par le Fond Mondial pour la Nature WWF Afrique du Nord et financé par Fonds de Partenariat pour les écosystèmes Critiques (Critical Ecosystem Partnership Funds (CEPF).
Ce projet a pour finalité d’impliquer la société civile dans la gestion intégrée des zones côtières pour réduire les effets négatifs du développement littoral dans trois corridors prioritaires (sud-ouest des Balkans; péninsule de Cyrénaïque et les montagnes, plateaux et zones humides du Tell algérien et de la Tunisie) et dans 20 zones clés pour la biodiversité marine et côtière dans d’autres corridors.
Dans les trois pays maghrébins, les acteurs publics et privés gagneront à appliquer une approche de gestion intégrée des zones côtières et à renforcer le dialogue entre eux pour surmonter les problèmes liés à la mauvaise gestion du littoral, laissent entendre les initiateurs du projet.
La gestion intégrée des zones côtière, un outil efficace pour réduire la pression sur le littoral
Dans les pays du Maghreb comme sur l’ensemble du bassin méditerranéen, la pression sur les zones côtières s’est accentuée ces dernières années du fait d’une littoralisation exacerbée, d’un niveau de pollution qui continue à s’accroître et d’une exploitation accrue sur les ressources naturelles de la frange côtière que ce soit à terre comme en mer.
Cette densification de l’anthropisation et une gestion non durable de l’espace littoral et de ses ressources sont à l’origine de perturbations avérées et en constante augmentation impactant la biodiversité et affectant les ressources naturelles et les espaces côtiers.
Dans un contexte de changement et de variabilité climatique avérée, l’ensemble des pressions sur le littoral sont exacerbées.
La mise en œuvre du protocole GIZC est jugée nécessaire en vue de protéger le potentiel productif des ressources naturelles et pour assurer un développement durable de l´espace littoral et marin de la zone d’étude.
La GIZC en Méditerranée est désormais portée par un instrument juridique unique et révolutionnaire – le Protocole de la Convention de Barcelone relatif à la Gestion intégrée des zones côtières ou Protocole GIZC.