Une mise en œuvre de réformes législatives et sociales au profit de l’appareil sécuritaire. C’est ce que réclamaient plusieurs dizaines de policiers qui ont manifesté, mercredi 17 mai, aux alentours du ministère de l’Intérieur, mouvement de protestation organisé par le Syndicat des fonctionnaires de la direction générale de la sûreté publique, le Syndicat des fonctionnaires de la direction générale des unités d’intervention, le Syndicat des services spéciaux, le syndicat général de la garde nationale et le syndicat des services communs.
Tout en dénonçant l’absence d’une ferme volonté de réforme, les protestataires ont réclamé l’amendement de plusieurs lois caduques qui ne sont plus en phase avec la Tunisie post-révolution. Car selon eux, “la Tunisie post-révolution prône désormais la consécration des principes d’une sécurité républicaine”.
A cette occasion, le secrétaire général adjoint du Syndicat des fonctionnaires de la direction générale des unités d’intervention, Nassim Rouissi, a fait état du non-règlement depuis 2011 de plusieurs questions à caractère législatif. Il a cité, entre autres, la loi sur l’indemnisation des agents des forces de sécurité intérieure, victimes d’accidents de travail et de maladies professionnelles. Bien qu’elle soit adoptée en 2013 par l’Assemblée nationale constituante (ANC), cette loi n’est toujours entrée en vigueur, a-t-il dit.
Plusieurs martyrs et blessés de l’appareil sécurité n’ont pas jusque-là bénéficié de dédommagement financier, a-t-il précisé.
Il a également regretté la diabolisation du projet de loi relatif à la protection des forces de l’ordre, des locaux de leur travail et de leurs familles et le maintien de la Loi n° 69-4 réglementant les réunions publiques, les cortèges, les défilés, les manifestations et les attroupements qui, a-t-il dit, est devenue “caduque”.
Par ailleurs, Rouissi a réclamé l’amélioration de la situation sociale des forces de l’ordre, face à la dégradation de la qualité des services rendus par la mutuelle du personnel de la sûreté nationale, des prisons et de la rééducation. Et d’ajouter que “la mutuelle est désormais gangrenée par la corruption”.
Une délégation des syndicats des forces de l’ordre sont en train de négocier avec le directeur général de la sûreté nationale pour trouver des solutions à l’ensemble des revendications, a-t-il indiqué. A défaut de consensus, les bureaux exécutifs des différents syndicats vont se réunir pour prendre les décisions qui s’imposent, a-t-i ajouté.