Le changement des règles d’origine est une solution “gagnant-gagnant” pour que la complémentarité soit efficace entre la Tunisie et l’Europe, en matière d’échanges dans le domaine du textile- habillement (TH), étant donné que ces règles sont devenues obsolètes, non adaptées à la réalité industrielle actuelle des partenaires de l’UE et discriminent des pays, a indiqué Constantin Livas, senior expert à la direction générale Grow à l’unité tourisme, industries émergentes et créatives à la commission européenne à Bruxelles (Belgique).
“Le principe des nouvelles règles d’origine devra permettre un meilleur contrôle de la qualité du produit confectionné qui ne serait échangé que dans la zone méditerranéenne, sans passer par un pays tiers “, a-t-il ajouté.
“La Tunisie qui passe par une mauvaise période dans le secteur du textile-habillement, sera perdante si elle essaye de rivaliser avec les pays asiatiques, tels que le Bengladesh qui a un coût de main d’oeuvre de 0,5 dollar contre 2,5 dollars pour la Tunisie, d’où la nécessité de trouver des solutions immédiates avec l’Europe, notamment à travers la mise en place de mesures du commerce “, a précisé l’expert qui prenait part à une conférence organisée, jeudi, à Tunis, en marge du festival des jeunes créateurs de mode sur le thème “la Tunisie, une plateforme pour la coopération Euro-med dans le secteur de la mode et de l’habillement”.
A cet égard, l’expert a souligné que de manière générale les échanges euro-méditerranéens ont enregistré une baisse relative contre une augmentation des exportations des pays de l’Asie vers l’Europe. “La Tunisie, quant à elle, a perdu sa compétitivité et sa position sur les marchés européens du textile-habillement”, selon Livas.
“Parmi les actions relatives au secteur du textile-habillement tunisien, il y a lieu de lancer un dialogue entre les industriels et les administrations des deux rives, tout en examinant la possibilité pour la Tunisie de participer aux programmes européens, tels que celui relatif aux PME ou COSME”, a-t-il préconisé.
De son côté, Mathieu Gamet président de la Maison méditerranéenne des métiers de la Mode (MMM) de France, il a mis l’accent sur l’identité tunisienne de la mode qui demeure forte mais peu intégrée dans la méditerranée, appelant à mettre en avant la création tunisienne pour qu’elle soit diffusée.
Il a rappelé que quatre Tunisiens ont été lauréats au concours de mode “Open My Med Prize”, lancé depuis 2010 en France. L’objectif principal de ce concours est de fédérer une nouvelle génération d’entrepreneurs de mode dans 19 pays de la Méditerranée.
Pour le président du groupement professionnel de la confection et de l’habillement à la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT) Samir Ben Abdallah, le secteur de la mode est la meilleure locomotive pour relancer le secteur du textile-habillement, étant donné que les jeunes créateurs sont l’avenir de ce secteur.
Un accord de partenariat entre le groupement de la confection et de l’habillement de la CONECT et la CNA Federmoda (Italie), sera signé pour échanger les expériences et les informations, mener des actions en commun et assurer une ouverture sur l’extérieur, a-t-il annoncé.
Des défilés à l’intention des jeunes créateurs tunisiens de la mode ainsi que des créateurs internationaux seront organisés à l’occasion de la deuxième édition du festival des jeunes créateurs de mode 2017. Les défilés seront suivis de la remise du prix du meilleur jeune créateur Tunisie, meilleur mannequin pour l’année 2017 et meilleur créateur joaillerie.