La 10e séance d’audition publique de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) a été consacrée à la corruption financière, et ce le vendredi 19 courant, au siège du complexe de la Caisse de retraite et de prévoyance des avocats (CAPRA) et retransmise en direct sur la télévision nationale.
A l’ouverture, Sihem Ben Sedrine, présidente de l’Instance, a dénoncé l’absence de “toute volonté politique” de combattre la corruption dans la mesure, a-t-elle dit, où la lutte contre ce fléau relève de la responsabilité de l’Etat et de ses institutions.
Selon elle, “la lutte contre la corruption est une responsabilité partagée. Elle implique, outre les institutions de l’Etat, toutes les composantes de la société civile et les différentes classes et catégories sociales”. Et de poursuivre pour dire que l’expansion de la corruption en Tunisie s’explique par l’impunité et le manque de dénonciation de cette pratique; une pratique qui porte atteinte aux fondements des droits de l’Homme et de la démocratie et alimente, de manière significative, l’instabilité politique et sociale dans le pays.
Pour Ben Sedrine, “la révélation de la vérité est une étape clé dans la compréhension des violations économiques ainsi que dans le démantèlement du système de corruption”. C’est dans ce cadre du reste que la séance de vendredi a été consacrée à la présentation de trois témoignages. Le premier a été donné par Imed Trabelsi, homme d’affaires et gendre du président déchu; le deuxième témoignage a été présenté par Adel Mlak, transitaire et déclarant en douane; et le dernier a été fait par Othmane Ben Issa, transporteur pour compte d’autrui.
A rappeler que les premières séances d’audition publiques des victimes de violations des droits de l’Homme commises entre 1955 et 2013 ont démarré le 17 novembre 2016 à Tunis.