Le ministère de l’Industrie et du Commerce, avec le concours de l’UTICA et de la délégation de l’Union européenne en Tunisie, a organisé, vendredi 19 mai 2017 au siège de l’UTICA, une demi-journée sur «les centres techniques: état des lieux et stratégie de développement».
Zied Laadhari, ministre de l’Industrie et du Commerce, a mis l’accent sur le rôle important que jouent les centres techniques qui ont contribué depuis leur création au développement du tissu industriel tunisien. Cette étude, les résultats auxquels elle a abouti, les recommandations qu’elle a présentées permettront de développer et de renforcer le rôle de ces centres techniques. Il est important, a ajouté le ministre, de renforcer les ressources humaines de ces centres qui offrent aux entreprises un nombre important d’analyses et d’essais, des prestations et une assistance technique considérables.
Un véritable capital de RH pour l’industrie tunisienne
Les résultats importants enregistrés par les centres nous poussent à nous pencher sur leur avenir pour plusieurs raisons, a souligné M. Laadhari, notamment le modèle dynamique et réussi de partenariat public-privé qu’ils illustrent, les compétences multiples et considérables, véritable capital de ressources humaines qu’ils recèlent et qui constituent la principale force de l’industrie tunisienne.
Quel modèle industriel voulons-nous développer?, s’est interrogé M. Laadhari. Nous voulons passer d’un modèle industriel manufacturier à un modèle tiré par l’innovation dans un monde dominé par l’accélération du développement technologique. Les centres techniques sectoriels sont au cœur de cette grande mutation économique et technologique que l’industrie tunisienne doit réussir a conclu le ministre.
Le document 2020 de l’UTICA
Khaled Sellami, président de la Fédération du bois et ameublement et représentant l’UTICA à cette manifestation, a déclaré que l’UTICA a une ambition pour la Tunisie, ambition qui a été développée dans le Document 2020 élaboré et adopté en 2013 par l’organisation patronale.
Cette vision propose un nouveau modèle de croissance pour une économie tirée par l’innovation et la haute valeur ajoutée. Les centres techniques, a ajouté M. Sellami, ont un rôle important à jouer dans cette vision et nécessitent une reforme aussi bien de leur cadre juridique qu’organisationnel. En effet, la loi de 1994 qui a instauré une gestion en PPP pour ces centres a été quelque peu battue en brèche par le décret de 1995 qui a instauré une domination administrative de ces centres.
De ce fait, l’organisation et les statuts inappropriés de ces centres ne permettent pas leur plein développement et le temps est venu aujourd’hui pour engager une réforme de l’organisation administrative de ces centres afin de leur permettre de contribuer plus efficacement au projet national de développement. L’étude, objet de cette demi-journée s’insère dans cette démarche réformatrice.
Un travail collaboratif pour une meilleure approche
Armelle Lidou, chef de coopération à la Délégation de l’Union européenne en Tunisie, évoquera l’importance du thème retenu pour cette demi-journée, soulignant que cette étude sur l’état des lieux et la stratégie de développement des centres techniques sectoriels est le fruit d’un travail collaboratif entre toutes les parties concernées.
L’étude vise à identifier les grands défis auxquels font face les centres techniques et propose des recommandations pour une meilleure contribution de ces centres à la relance de l’économie tunisienne. L’objectif est de rechercher la meilleure approche pour une insertion de l’économie tunisienne dans l’économie mondiale et déterminer le rôle que pourront jouer les centres techniques pour garantir le succès à cette insertion pour passer d’un modèle économique à faible coût à un modèle économique qui fera de la Tunisie un hub intégré à l’économie mondiale.
Le programme de ce séminaire comportait la projection d’un film documentaire sur les centres techniques, des témoignages d’entreprises industrielles qui ont bénéficié de l’appui des différents centres techniques sectoriels, un état des lieux et un benchmarking et la présentation de la stratégie proposée pour le développement des centres techniques.
En marge du séminaire, des conventions de collaboration entre les centres techniques et le ministère ont été signées.