Héla Cheikhrouhou, ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, a affirmé, samedi 20 mai, que la situation du secteur des hydrocarbures en Tunisie est aujourd’hui délicate, en raison de la faiblesse de la production qui a dégringolé de 100.000 barils à 40.000 actuellement, et le recul des opérations de prospection. Par conséquence, le taux de couverture des besoins nationaux en hydrocarbures ne dépasse pas les 60%.
Intervenant à la clôture du séminaire organisé par l’UGTT à Hammamet, sur “le rôle des syndicats dans la préservation des richesses naturelles”, la ministre a souligné que le secteur a besoin d’une paix sociale pour pérenniser la production et permettre aux investisseurs de poursuivre leurs activités et réaliser leurs programmes.
Elle a averti que toute perturbation de la production va influer négativement sur l’approvisionnement en électricité à l’approche de la période de pointe de la consommation, au cours de la saison estivale, tout en insistant sur la nécessité de préserver le caractère pacifique des mouvements sociaux pour l’intérêt du pays.
Dans son intervention, le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Tabboubi, considère que “la Tunisie n’a pas besoin de campagnes politiques telles que celle de “ouinou el pétrole” (où est le pétrole?), qui s’est activée à l’approche des élections municipales pour gagner des points sur le plan politique”.
Il a exprimé l’espoir de voir la centrale syndicale participer à la commission dont la création a été ordonnée par le chef du gouvernement, pour établir un état des lieux du secteur des hydrocarbures en Tunisie.
De son côté, le secrétaire général de la Fédération générale du pétrole et produits chimiques, Hasnaoui Smiri, a affirmé que “la Tunisie ne baigne pas dans une mer de pétrole et ceux qui disent le contraire font de la politique”.
Il a précisé que ” le pétrole non traditionnel “Gaz de schiste” se trouve dans le sud tunisien et à Kairouan, mais la Tunisie n’a pas commencé à explorer cette piste ni au niveau de la législation, ni par le biais de mesures pratiques. Pour ce qui est du pétrole, son existence est possible dans la région de Bizrate (Gabès), qui pourrait produire 30% de notre consommation pétrolière.Toutefois, le coût nécessaire pour des prospections dans cette zone, est estimé à 2500 millions de dinars, ce qui nécessite la recherche d’un partenaire stratégique”.