Pressées depuis assez longtemps par ceux de leurs clients ayant développé une activité –commerce ou investissement- ou voulant le faire dans des pays d’Afrique subsaharienne, de les y accompagner, les banques tunisiennes commencent à satisfaire cette demande.
En octobre 2016, Amen Bank a créé un Fonds commun de placement à risque d’une taille de 30 MDT, souscrit par AMEN BANK, la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), Poulina Group Holding et la STAR.
Géré par Amen Capital, le Fonds apporte des financements en capital aux entreprises tunisiennes «souhaitant accélérer leur développement sur les marchés porteurs de l’Afrique».
Aujourd’hui, c’est au tour de la Banque Internationale Arabe de Tunisie (BIAT) de mettre en place un mécanisme ayant le même objectif mais en procédant d’une manière différente. Pour accompagner ses clients en Afrique subsaharienne, la BIAT a fait le choix de nouer un partenariat avec le groupe BMCE Bank Of Africa. Autrement dit, de prendre un raccourci et d’en faire profiter ses clients, car ce groupe a l’atout majeur d’avoir déjà un réseau bancaire non négligeable dans les pays africains subsahariens.
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Ce faisant, la BIAT ne sacrifie pas à une mode, assure Elyes Ben Rayana, responsable de la Banque de Financement et d’Investissement de la BIAT. En fait, la première banque privée du pays agit ainsi parce que «nous sommes à l’écoute des besoins de nos clients et nous tenons à mettre en place des solutions concrètes pour les appuyer dans leurs projets de développement».
Pour ce faire, la BIAT met à la disposition de ses clients le «professionnalisme et l’expertise» de ses commerciaux, «le lancement de lignes de crédit export et de fonds d’investissement pour le développement des PME» et, last but not least, «la bonne maîtrise du groupe Bank Of Africa des environnements africains».
Contrôlé majoritairement depuis 2010 par BMCE Bank (Banque marocaine du commerce extérieur), 2ème banque privée au Maroc, le Groupe BANK OF AFRICA est en effet aujourd’hui présent dans 18 pays, dont 8 en Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Mali, Niger, Togo et Sénégal), 8 en Afrique de l’Est et dans l’Océan Indien (Burundi, Djibouti, Ethiopie, Kenya, Madagascar, Ouganda, Rwanda et Tanzanie), en République Démocratique du Congo, et en France (un réseau de 16 banques commerciales, 1 société financière, 1 banque de l’habitat, 2 sociétés d’investissement, 1 banque d’affaires et 2 bureaux de représentation).
En fait, la percée africaine de la BIAT était en préparation depuis assez longtemps déjà. «On travaille dessus depuis deux ans. Nous avons commencé par aller sur le terrain, notamment au Sénégal et en Côte d’Ivoire. Et nous échangeons avec la BOA depuis un an», explique le responsable de la Banque de Financement et d’Investissement de la BIAT.
«La question n’est pas est-ce qu’il faut y aller, mais où et comment», valide Georges Desvaux, directeur général Afrique et membre du conseil d’administration McKinsey. Car «il y a un vrai potentiel à capturer en Afrique». Y aller oui, mais en garantissant les facteurs de la réussite. Dont, en particulier, la priorisation d’une approche grandes villes et l’adoption d’une stratégie à long terme, souligne M. Desvaux.
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